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de la Loire : tout en elle témoignait de son désespoir. Il était
au moins juste de respecter sa douleur. Une famille appar-
tenant à la noblesse lyonnaise pensa autrement : elle fit des
fêles, elle eut des illuminations avec des transparents fleur-
delysés. L'armée se crut insultée ; elle se déchaîna contre la
famille, qu'elle accusa de l'insulte ; elle en dévasta l'habita-
tion , située rue du P é r a t , et elle menaçait de se porter aux
dernières extrémités. Les pouvoirs de M. Pons avaient cessé
de droit, mais il les reprit défait, parce que cette résolution
pouvait sauver la ville d'une épouvantable confusion. Il se
 porta sur le théâtre de la dévastation : il fit d'abord enfoncer
 des tonneaux de vin qui étaient la proie des dévastateurs et
 qui alimentaient leur égarement. Cette première précaution
fut salutaire; sans elle peut-être la vengeance n'aurait eu
 aucune borne et des massacres s'en seraient suivis. Aidé par
 de bons citoyens de la garde nationale, au nombre desquels
 l'auteur de cet article eut le bonheur de se trouver, M. Pons
 se voua à sauver les imprudents qui s'étaient attiré un si
 pressant danger, et il les sauva. Nous sommes certains de
 n'être démentis par personne, en affirmant qu'en cette triste
 j o u r n é e , M. Pons mérita bien de la ville de Lyon. Aussi, le
 préfet qui devait lui succéder, et qui avait refusé de l'accom-
 pagner, en était tellement convaincu, qu'il ne savait com-
  ment lui exprimer sa reconnaissance pour le service im-
  mense , disait-il, qu'il venait de rendre à la population en
  général et aux hautes classes en particulier. Il blâmait sévè-
 rement la famille qui avait provoqué la calamité à laquelle
  la vigoureuse énergie de M. Pons avait seule pu mettre un
  terme.

   Mais ce ne fut pas le se;il malheur dont la fermeté de
M. Pons préserva notre cité.
   Quelques ambitieux obscurs, dont l'intérêt personnel était
l'unique mobile, avaient imaginé d'organiser une Vendée dans
le déparlement du R h ô n e , et quelques rassemblements s'é-
taient montrés sur divers points. M. Pons prit des mesures