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229 geurs et fit ajouter une illustre victime aux autres victimes de l'époque. Le même jour, dans le trouble inséparable d'une aussi cruelle situation, en voulant sauver un imprudent qui, parmi les soldats, avait mis une cocarde blanche, M. Pons fut frappé d'un coup de sabre qui heureusement n'atteignit que son chapeau. C'était aussi dans ce moment qu'une artillerie considérable était amoncelée sur la place Bellecour. Le peu- ple voyait avec une sorte de rage de si puissants moyens de défense demeurer sans emploi. Il attribuait leur abandon; à la trahison ; il nommait les traîtres. Les masses s'emparè- rent de celte artillerie et voulurent marcher à l'ennemi. Il y avait là absence absolue de toute raison. Quelques bons citoyens se succédèrent pour faire entendre un langage de sagesse; leurs voix furent étouffées, et tour-à -tour ils durent forcément se retirer. On appela M. Pons; il se rendit sur la place de Bellecour ; les masses le saluèrent par des acclama- tions d'enthousiasme ; elles le nommèrent commandant, gé- néral en chef, maréchal même , comme elles en avaient déjà nommé d'autres, et tout cela pour qu'il leur fît combattre les Autrichiens. Il était le seul fonctionnaire que son aveu- glement n'eût pas déshérité de la confiance publique. Il fallait profiter de celte heureuse position personnelle. M. Pons fei- gnit de se prêter à la demande qu'on lui faisait. II ordonna un mouvement. Mais comment traîner de grosses pièces de canon lorsqu'on n'avait rien pour les faire mouvoir?... Ce premier mouvement fit révéler les difficultés et diminuer le nombre des combattants; un second le diminua encore da- vantage; un troisième acheva de le disperser, et vers deux heures du m a t i n , il ne restait presque plus personne. Alors on engagea M. Pons à ne pas se sacrifier inutilement; on le pressa de se retirer ; il se retira , on le suivit, et c'est ainsi que la campagne se trouva terminée. Cependant la convention avec les Autrichiens était signée. L'armée des Alpes se mettait en marche pour aller au-delÃ