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nous paraît être, avec l'Histoire littéraire de Lyon, le meilleur
ouvrage qu'il ait écrit.
   Dominique de Colonia, né à Aix, en Provence, le 25 août
1660, entra dans la compagnie de Jésus à l'âge de seize ou
dix-sept ans. Il y apporta des dispositions pour toutes les
sciences, et les qualités les plus propres à remplir avec dis-
tinction tous les emplois qui lui seraient confiés. Il se livra
d'abord à l'élude des belles-lettres avec toute l'ardeur de son
âge et avec ce goût qui décèle un vrai talent; bientôt il passa
à des occupations plus étendues et joignit à l'étude de l'élo-
quence, de la poésie latine et de la poésie française celle de
l'histoire sacrée et celle de l'histoire profane, des monuments
de l'antiquité, de la numismatique , des langues vivantes , de
l'hébreu et même de l'arabe, comme il nous l'apprend lui-
même (1) ; mais il paraît qu'il n'acquit qu'une faible connais-
sance de celle dernière langue.
   Il avait à peu près vingl-lrois a n s , quand il fut envoyé au
grand collège de L y o n , où ses supérieurs le chargèrent de
régenter les basses classes ; après cinq ans d'enseignement,
o u , pour mieux dire , de répétition, il occupa la chaire de
rhétorique, pendant onze a n s , avec beaucoup de succès, et
à la satisfaction de tout le monde. « Rien n'échappait à ses r e -
cherches ; il paraissait avoir tout l u , et sa m é m o i r e , qui
n'oubliait rien , lui rendait présent ce qu'il avait étudié, avec
tant de netteté qu'on eût dit qu'il savait par cœur tous
les livres qui lui avaient passé par les mains (2) « C'était déjà
un grand avantage pour un professeur de rhétorique, mais ce
n'était pas le seul. « A cette étendue de connaissances , le P.
de Colonia joignait une facilité merveilleuse à s'expliquer sur
toutes les choses qu'il avait apprises , talent peut-être encore
plus rare que l'érudition m ê m e , et sans lequel elle devient


   (1) La Religion chrétienne, autorisée par le témoignage des anciens au-
teurs païens, pag. 555.
  (2) Mém, de Trévoux, 1 7 4 1 , novembre, pag. 2102.