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lieux et des mœurs qu'il abandonne, lout en entrant dans la
triple voie mystérieuse de l'avenir, il n'a pas encore achevé
de secouer la poussière de ses sandales sur le passé. Donc ,
aujourd'hui que la société se reconstitue et cherche des lois de
stabilité, le drame ne laisse qu'une petite place à la comédie.
Est-il à la hauteur de sa mission , c'est-à -dire enseigne-t-il ?
Nous ne craignons pas de répondre h a r d i m e n t : N o n ! . . .
Le théâtre est une tribune où la pensée est en action , e t ,
qu'on me passe la comparaison , quand l'orateur, restreint
par l'espace et le t e m p s , peut à peine donner le trait de ce
qu'il sent, le poète , qui a ses coudées franches, donne la
Couleur, la perspective, se fait lui-même acteur pour donner
la vie à sa pensée; enfin il n'oublie rien, pas même le cadre,
pour en faire un tableau digne de fixer les regards de l'avenir.
Aussi l'auteur dramatique est-il plus coupable qu'uu autre,
quand la société lui donnant tous les moyens d'accomplir sa
mission d'enseignement, il ne "remplit pas ce b u t , auquel
doivent tendre tous ses efforts. Mais de quel nom le flétrir,
si, bien loin de chercher à faire entrer les masses dans la
roule du progrès, il emploie les armes qu'elles lui confient Ã
les plonger de lout son pouvoir dans l'ornière des vices et
de l'ignorance ? Certes, le critique, qui a aussi un devoir Ã
remplir, doit les poursuivre de ses cris. Avant-garde du mou-
vement moral et intellectuel, il repousse tous ceux qui veu-
lent fausser ou retarder sa marche ; organe de la société, il
réclame pour elle ; malheureusement aujourd'hui il ne se
laisse guider que par la partialité, el il est aveugle dans
son admiration ou dans sa haine.
Sans entrer dans la puérile discussion du classique et du
romantique , discussion dont le temps a fait justice, admet-
tons Un fait, la réussite. Trois auteurs surtout ont eu de nos
jours des succès b r i l l a n t s , Casimir Delavigne,-> Alexandre
Dumas, Yiclor Hugo. Tout en rendant justice aux talents du
p r e m i e r , il imite, ce nous semble , les grands maîtres , mais
ne crée pas. Le second , avec toute sa verve et son en thon-
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