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                                is4
 du côté de la ville pour rançonner et concussionner le peuple
 et pour causer tout cet accident.
   L'on n'entreprend point ici de contester aucun des sentiments
 raisonnables qui fournissent des afflictions sur un si terrible
 événement; mais l'on peut dire, avec quelque certitude, que
 peu de gens ont été en état de voir l'origine et le progrès du
 désordre; ceux qui y furent enveloppés n'avaient pas assez
 de liberté pour s'en souvenir , où là plupart furent étouffés
 sur la place; La nuit qui survint ôta presque le moyen aux ÇIN.
 riéux ou aux indifférents d'en distinguer les circonstances 4
 ainsi il faut s'attacher aux causes naturelles qui résultent de la
 situation de la descente du pont du Rhône, qui est extrême-
 ment rapide et dans un penchant où il est aisé de tomber.
 Le concours extraordinaire, et qui ne fut jamais si nombreux,
certifie celle première raison; l'embarras des carrosses, comme
l'oni'a expliqué ci-dessus, a principalement causé la chute de la
 plus grande partie des personnes qui tombèrent. L'entrelace-
 ment est aisé à concevoir dès le moment que l'on suppose un
 certain nombre de personnes renversées dans une pente très-
vive , poussées violemment par dix mille autres qui suivent et
ignorent le désordre. La trop grande gaîlé, jointe à un peu
de débauche, excitèrent encore le tumulte , et les soldats et
les filoux, confondus dans ce désordre pour voler et pour dé-
pouiller, augmentèrent certainement l'accident, et la nuit qui
survint forma les inconvénients , la désolation, la mort et I'é-
toufïèment.
    Lîofl ne saurait penser que la fermeture de la barrière ait
 contribué à la grandeur du m a l , quoiqu'elle ait été fermée
 pendant un certain. espace de t e m p s ; car il est certain que
 si elle avait arrêlé les personnes qui voulaient entrer dans la
 ville, le désordre et le culbutement seraient arrivés contre
cette inême barrière. Cette opinion se détruit par deux cir-
 constances qui ne sont contestées par personne , la première