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 publie un excellent livre dans lequel on distingne le cha-
 pitre ayant pour titre : « il y a certaines personnes sous
 la baguette (UNDER THE ROD) ; telles sont lesfemmes. »
    A ce propos je me rappelle un fait curieux cité par un
 historien Anglais, Bracton ayant été consulté sur les pro-
 portions de la baguette, répondit gravement : qu'elle pou-
vait être de la grosseur de son pouce. De là chez le beau
 sexe de Londres une curiosité bien naturelle de connaî-
 tre au juste la dimension du pouce de sir Bracton. En
 conséquence une députation de ces dames se présenta un
beau matin chez lui; mais peu satisfaites sans doute du
 résultat de leur examen, elles saisirent l'illustre juriscon-
 sulte, l'entraînèrent jnsqu'à un étang voisin et l'y plon-
 gèrent à plusieurs reprises. Quoiqu'il en soit, le droit de
la baguette, c'est-à-dire le droit de battre la femme aimée,
 ne commença à être contesté que sous le règne peu poli
 de Charles IL
    Si nous repassons le détroit, nous voyons les Longue-
 ville et autres seigneurs de la cour du grand roi, ne pas se
faire faute des galants procédés recommandés par Ovide
 et Catulle. Tant il est vrai que cet usage seul est capable
de prouver le grand amour et de l'imprimer dans un cœur
où l'on veut régner sans réserve. Et les coups que l'amour
procure sont si délicieux à recevoir que quand la personne
qu'on aime est élevée en dignité, elle ne permet pas qu'on
l'en prive. On lit dans les mémoires du Cardinal de Retz :
« Le duc de Buckingham, lors de son ambassade en France,
disait à Mme de Chevreuse qu'il avait aimé trois reines
et qu'il avait été obligé de les gourmer toutes       trois(i)».
  Sous l'empire, le maréchal Ney a donné, dit-on, plus

  (1) Mrmaircsden>1;,   ià',1. 1731, 1. <3, v>. 47G.