Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                              300
p a y s ; les champs de bataille furent teints de leur sang,
et le loyal Serviteur a conservé^ dans son Histoire du che-
valier sans paour et sans reprouche, le souvenir d'un François
d'Urfé, baron d'Oroze, qui vainquit en un combat treize che-
valiers espagnols (1). Les d'Urfé devinrent baillis du Forez en
la personne de Guichard, et peu de temps après, vers l'année
1418, leur château fut ensanglanté par une mort tragique.
« La cause de ce massacre fust que Jehan d'Ulphé estant sur
le point d'achepler la terre de Cremeaux pour lors en venle^
et ses valets ayant sceu qu'il avait préparé l'argent pour cest
effet, le tuèrent et enlevèrent ledit argent. Mais Dieu ne
laissa pas ce forfaict impuny, car le seigneur de Saint-For-
geux d'Albon, son parent, qui se trouva pour lors au pays,
entreprit si vivement ces voleurs, que par une extrême di-
ligence, il les fist tous attrapper, et les fist mettre sur la
roue proche le chasteau, où despuis peu de temps on a veu
le pilier qui soubstenoit ladite roue, qui fust brûslée d'un
coup de foudre (2). » Le fils de Jean était à Paris, lorsque
son père fut massacré. Il assista au sacre de Charles "VII,
 qui depuis lui donna la charge de grand maistre des arbales-
triers de France; un autre d'Urfé, Pierre II, fut chambellan de
 Charles "V11I et de Louis XII; ce seigneur changea le nom
 d'Ulphé en celui d'Urfé (en latin Ulphiacum) en celui d'Ur-
 fectum, ainsi qu'il paraît par les tiires de fondation d'un
 monastère de Sainte-Claire, qu'il établit à Montbrison. Il
 avait bravement combattu à la journée de Fornoue, à
 celle du Taro et à celle de Novarre; il avait fait deux fois le
 périlleux et lointain voyage de Jérusalem (3); il eut la pieuse,
 gloire de fonder successivement p a r l e s mains de deux nobles
 épouses, Catherine de Polignac et Antoinette de Beauveau, le
 monastère des Cordeliers de la Bâtie et celui de Saint-Claire


  (1) Les d'Urfé, pag. 30.
  (2) Les d'Vrfi; pag. 27.
  (5) Ibiû. pag. 89.