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295 inents ne saurait cei-tainement être contestée, ces colon- nettes sont bien l'ouvrage des Romains, elles sont polies et présentent les mêmes phénomènes de l'exfoliation cir- culaire, du moins celle de la place St-George. Il ne serait pas difficile, sans doute, d'indiquer les carrières granitiques d'où ces colonnes furent extraites ; car la na- ture de la roche qui la compose, son grain, sa cristallisa- tion, sa couleur gris de cendre, sa dureté et tous les carac- tères physiques, enfin, de la matière qui les compose sont là pour prouver qu'elles sont l'ouvrage des Romains, et qu'elles sont sorties des carrières du pays. La même observation peut s'appliquer à l'obélisque trouvé dans les ruines d'Arles^ sur la lin du XVII e siècle et qui, bien qu'il soit antique, ne saurait être confondu ni avec les obélisques égyptiens dont les empereurs décorèrent la ville de Rome, ni avec l'obélisque de Lucqsor, que les Français sont allé récemment extraire des déserts de la Haute-Egypte. L'obélisque arlésien est incontestablement l'œuvre des Romains, et ce monument élevé sans doute pour consacrer le souvenir de quelques faits glorieux pour la colonie, le fut incontestablement avec des matériaux in- digènes ; il est en granité commun, gris cendré, composé, comme tous les granités, de quartz, de feldspath blanc et de paillettes de mica brun bien différent du granité d'A- frique. Lorsque la colonie de Phocéens vint s'établir sur les rives de la Provence et y fonder Massilia, il est bien permis de croire qu'ils transportèrent dans leur ville les monuments les plus glorieux de leur puissance, et qui, quelques siècles plus tard, furent renversés et enlevés par les Romains et par les Barbares descendus du Nord. Il existe dans la petite ville de Vence, dans le Var, six