page suivante »
187 existence dans laquelle elle garde le souvenir de son existence passée, elle garde une sorte de personnalité. Toutefois Bonnet distingue la personnalité conservée par l'ame de l'animal de la personnalité conservée par l'ame de l'homme. La personnalité de l'animal résulte seulement de l'association des idées et de la mémoire. La personnalité de l'homme, au contraire, ne consiste pas seulement dans une série d'idées qui s'enchaînent fatalement, elle consiste surtout dans un retour rétléchi de l'ame sur elle-même. La personnalité de l'homme est réfléchie, celle de l'animal ne l'est pas. Lorsque l'animal sera séparé du corps grossier par la mort, alors se développeront dans cette petite machine organique à laquelle son ame est unie des organes nouveaux qui y étaientcon- tenus en germe dès le jour de la création. Ces organes nou- veaux seront en rapport avec le monde transformé, comme les organes du vieil animal étaient en rapport avec le monde actuel. Car, selon Bonnet, le monde qui a subi déjà un certain nombre de révolutions doit en subir une nouvelle d'où il doit sortir plus beau et plus parfait, en môme temps que les êtres qui l'habitent seront perfectionnés. Les révo- lutions du globe coïncident avec les évolutions des espèces vivantes qui l'habitent, et Bonnet conjecture avec raison qu'antérieurement à la dernière révolution que le globe a subie et d'où il est sorti tel qu'il est aujourd'hui, les ani- maux actuels en rapport avecj'état de ce globe étaient des êtres bien moins parfaits qu'ils ne le sont aujourd'hui. Ce que sont aujourd'hui le singe, l'éléphant, le cheval, ils ne l'étaient pas autrefois ; antérieurement à celte dernière ré- volution du globe, et sous leur forme primitive nul n'aurait pu prévoir ce qu'ils deviendraient un jour. Mais l'animal primitif imparfait contenait en germe l'animal]plus parfait qui a paru sur le globe à sa dernière révolution. Ce n'est pas un animal nouveau qui a été créé. Chaque être a été