Revue du Lyonnais » série 1 - n°14 ( 1841 ) » pp.527

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  M. Duprèestun des nôtres, et nous désirerions vivement lui
  voir prendre une place distinguée parmi nos artistes ; il a peu
  de chose à faire pour y parvenir.
    M. Poney, qui nous donna l'année dernière une charmante
  petite toile qu'on n'a peut-être pas assez louée, a été moins
  heureux cette année ; il y a dans le travail de toutes les rides
 de sa vieille femme, d'une bonne expression d'ailleurs, un
  abus de touche qui fait du tort au reste ; c'est, nous en som-
 mes sûr, un sacrifice que M. Poney s'est imposé à lui-même,
 dans l'espoir d'attirer les regards ; qu'il n'abandonne pas pour
 le vain désir de produire de l'effet, le délicieux accent de naï-
 veté qu'on remarquait avec tant de plaisir dans sa petite fai-
 seuse de dentelles; son coloris est fin, simple, sans effets
 cherchés; son dessin est ferme et vrai ; il y a dans ces qualités
 tout ce qu'il faut pour arriver à une réputation que M. Poney
 doit envier, et pour laquelle il a déjà fait beaucoup.
    Comme, selon nous, la peinture n'est pas faite pour rempla"
 cer la lithographie, nous ne dirons rien des deux ou trois insi-
 gnifiantes vignettes de M. Comple-Calix, pour nous arrêter sur
son petit tableau du Retour des émigrés, qui annonce un pro-
 gré sensible sous le rapport du dessin. Les figures bien po-
sées sont pleines d'expression, et le sujet se compose bien;
quelques accessoires que M. Compte-Calix a conservé pour
resler fidèle à son sujet, nuisent peut-être un peu à l'effet
général, mais ceci est de peu d'importance. Que M. Compte-
Calix y prenne garde, qu'il ne dépense pas ainsi la monnaie de
son talent ; si, au lieu de se livrer à des études sérieuses, il
s'habitue aux petites compositions qui présentent peu de diffi-
culté, à la petite manière qui satisfait à peu de frais, il ne
pourra plus sortir de celle voie.
   Nous hasarderons quelques remarques sur la Prédication à
San Miniato de M. Aug. Flandrin, l'un de nos jeunes peintres
de prédilection. L'intérêt de cette composition repose tout
entier sur quelques femmes qui occupent très peu de place
dans une toile d'assez grande dimension ; le prédicateur qui