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262 dans tout le voyage ne disparut point à Vienne. Après avoir pris place au banquet qui nous avait été préparé sous les arbres du Champ de Mars, chacun de nous, Messieurs, vous vous le rappelez, alla se ranger sous sa bannière, sous ses chefs ; vous formâtes trois sections, celle d'histoire naturelle, celle d'industrie et celle d'archéologie. Me ran- geant sous ce dernier drapeau, j'allai avec un concours nom- breux que guidaient M. Dode, sous-préfet, M. Delorme, inspecteur des monuments historiques de l'Isère, et la société des Beaux-Arts, visiter les richesses archéologiques de la cité de Vienne. Il ne m'appartient pas de rendre compte ici des travaux des deux premières sections. Je sollicite un instant votre indulgence pour écouter les détails peut-être un peu arides dans lesquels je vais entrer. Vous ne vous attendez pas, Messieurs, à la description minutieuse des beaux édifices, des restes fameux que nous avons admirés. Ce travail ne peut point être fait, car il né- cessiterait un livre complet. Or, le temps, la rapidité de la course, le mode môme un peu confus de la visite que nous avons faite, ne nous permet pas seulement de présenter un rapport aussi étendu que vous l'auriez désiré. Il y avait tant et de si belles choses à voir, il y avait là présent à nos yeux , comme témoins des siècles écoulés, un si grand nombre de monuments qu'à peine avons-nous pu prendre quelques no- tes dont vous voudrez bien excuser l'insuffisance. Nous avons d'abord commencé par visiter les édifices reli- gieux du moyen-âge, car c'étaient ceux qui, de loin, tandis que nous voguions sur le fleuve, avaient les premiers frappé nos regards. L'antique abbaye bénédictine de Saint-Pierre nous attira d'abord. Son église existe encore; elle n'est plus consacrée au culte -, elle est devenue un atelier. Il est impos- sible au milieu du changement, des bouleversements de toute sorte, d'assigner une date précise et une à l'économie géné- rale de l'édifice. Quelques parties anciennes, présentant en- core le caractère primitif, ont pu être seules chronologique- ment classées. L'église figure une croix latine, elle contient trois nefs, une abside circulaire (un augusteum) termine la nef du milieu. Quatre-vingts colonnes soutenaient la voûte, elles étaient en beau marbre cypoiin à chapiteaux antiques. Nous en avons découvert deux qui soutenaient l'arc doubleau du chœur, empâtées dans une maçonnerie très-moderne ; la factureno- ble et grande de l'art romain se retrouve vivante dans ces deux colonnes ; il est probable qu'elles avaient appartenu b