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251 sent-ils, quelle que soit l'importance de la somme léguée, pour autoriser une ville a décerner à un citoyen le plus insi- gne honneur qu'un citoyen puisse ambitionner; c'est ce que nous nous proposons d'examiner rapidement et sans passion. Cet examen nous paraît d'autant plus opportun que le mo- ment approche où l'ancienne délibération du Conseil munici- pal va recevoir son exécution, et la presse quotidienne s'étant vivement préoccupée de cette question, nous croyons devoir, à notre tour, dire toute noire pensée. Le journaHe Censeur a publié deux lettres, et dans ces deux lettres, écrites avec convenance, quoiqu'avec un peu d'amer- tume, le major-général Martin est présenté comme n'ayant servi que dans les armées anglaises, et cela sans l'autorisation de son gouvernement, alors que l'Angleterre et la France étaient en état de guerre, ce qui, aux yeux du correspondant du Censeur, comme aux yeux de tout homme ami de son pays, comme aux yeux de la loi, constitue le crime de trahison ; enfin le major-général Martin est présenté comme ayant le plus puissamment, parmi les chefs anglais, aidé à la perte, à la destruction de nos établissements dans l'Inde. En présence de faits aussi graves, le correspondant du Cen- seur se demande si le Conseil municipal ne manquerait pas à lous ses devoirs en offrant aux regards des lyonnais l'image d'un traître. M. Christophe Martin, ancien maire de Lyon, et l'un des héritiers enrichis par le major-général, a publié, à son tour, une lettre apologétique de la vie de son parent. Il a essayé de réfuter les accusations précises publiées dans le Censeur; et, pour nous, qui n'avons dans la question qui s'est agitée d'autre intérêt que celui de veiller au mainlien de la morale publique, nous devons déclarer que si, dans la forme, la ré- ponse est convenable, nous ne l'avons pas trouvée, au fond, bien concluante et l'avantage nous semble être resté à l'accu- sateur. Cependant nous ne voulons pas nous porter juges ; nous ne