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m Conseil des Prud'hommes, dont M. Peyrct-Boucharlat fut le premier président. L'année suivante arriva un événement heu- reusement rare dans les annales de notre cité. Un misérable, coupable de vol, d'assassinat et d'incendie, fut guillotiné sur la place Chavanelle. La vue de cet instrument qui avait servi, il y avait peu d'années, à consommer d'odieux attentats, ré- veilla de tristes souvenirs dans l'ame de nos concitoyens : c'est la seule exécution à mort qui ait eu lieu à Saint-Etienne depuis 1789. Il ne s'ensuit pas que les crimes y soient moins fréquents qu'ailleurs , bien que les habitants du pays aient des mœurs douces et un caractère pacifique : c'est sans doute Je résultat du grand nombre d'individus étrangers qui viennent y chercher du travail et n'y trouvent pas toujours des ressour- ces pour vivre, eux et leurs familles (1). Le 10 août 1813, M. Antoine Pascal, appelé à remplir les fonctions de maire, se dévoua avec beaucoup de zèle à l'admi- nistration de la ville. Cette année, la misère fut excessive, à la suite de la cherté des grains et des charges énormes qu'avait imposé le régime impérial. Toutes les branches d'industrie, à part la fabrication des armes de guerre, étaient en souffrance. 1814. — Les armées étrangères avaient envahi le sol fran- çais. Le 21 mars de celle année, un corps de près de 5,000 hommes, infanterie, cavalerie et artillerie, sous le comman- dement du prince Ferdinand de Saxe-Cobourg ( père d e l à duchesse de Nemours ) , vint de Lyon pour occuper Saint- Etienne qui devenait un point important à cause de la manu- facture d'armes. Tous les employés du gouvernement, un corps de l'armée des Alpes qui était stationné dans cette ville, les officiers d'artillerie et les gendarmes se replièrent sur la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme. Le maire et le conseil muni- cipal restèrent en permanence pour veiller au maintien de l'ordre. Le prince autrichien fil aux habitants une adressedans (1) Voyez la statistique criminelle du département de la Loire, par M. * procureur du roi à Salut Etienne. Bulletin, tome X, page 20t.