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 et toute mie suite de catastrophes sans délicatesse, sans
 génie.... un spectacle noir et affreux ! !
    « Or, ce livre c'était FElzévir de mon mattre, l'Elzévir
 in-4° } EIzévir rare, coûteux, introuvable, et commis à ma
 responsabilité avec les plus graves recommandations. Il
 est évident que j'étais perdu. »
    Ce que nous connaissons maintenant de Topffer suffit
 pour nous le faire admirer et aimer. Cependant que de
 choses ne reste-t-il pas à dire sur cet écrivain ? Nous n'avons
parlé que de quelques détails sans aborder les drames en
 eux-mêmes, c'est-à-dire qu'il nous faudrait passer mainte-
nant de l'analyse de l'esprit à l'étude du cœur. Mais déjà la
 science du caractère de Topffer ne nous a-t-elle point ré-
vélé les nuances de sa vie psycologique ? Cet homme
bon, modeste, aimant et religieux, peut-il rêver de terribles
épisodes, et surtout se déciderait-il à les écrire ? Non, dans
les sujets qu'il traite, tout est simple, tout est vrai, tout
est profondément senti ; en le lisant, on est saisi le plus
souvent d'une douce mélancolie qui fait couler des larmes.
Mais celte tristesse qui gagne le lecteur lui est chère, les
causes qui l'ont produite restent gravées en son souvenir
et chaque fois qu'il se les rappelle, il est prêt à bénir
Topffer parce que leurs cœurs ont sympathisé dans une
même et bonne pensée. Tel est l'effet produit par les
œuvres que l'ame a fait éclore. Avec les seules ressources
de son esprit Topffer eût pu devenir un grand écrivain,
mais il est plus que cela, puisqu'en consacrant son talent
à faire le bien, il mérite le titre de moralisateur. Chez lui,
point de scènes de repoussante orgie, point de passion fa-
rouche, obscène, criminelle, point de ces honteuses souil-
lures de cœur et d'intelligence qui ternissent trop souvent
l'éclat de notre jeune littérature. L'auteur s'est imposé en