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seulement l'état de sa santé et de ses forces, mais encore les
manifestations diverses de son principe pensant : il a fait res-
sortir, dans tout son jour, cette vérité capitale suffisant elle
seule pour signaler la supériorité de la science physiologique.
 « Le perfectionnement des facultés intellectuelles et morales
par l'amélioration du système organique, et une bonne di-
rection imprimée à celui-ci. » Ce dernier principe peut être
accueilli sans danger par tous les esprits, sous quelque ban-
nière qu'ils se rangent; qu'ils soient spiritualistes, théolo-
giens, matérialistes; il ne préjuge rien et tient compte de
tous les faits. Car, si les deux éléments qui composent le
dualisme humain, le principe du sens intime et de la force
vitale sont distincts, dans l'homme, s'ils ont des lois opposées,
il ne s'en suit pas qu'ils soient indépendants : les deux vies
ne sont point étrangères l'une à l'autre. L'intervention du
moi, dit un psychologiste de premier ordre, est indispensable
pour assurer la conservation du corps. Enfin, le corps ne peut
être malade sans qu'il en résulte du trouble pour le moi. Les
choses sont arrangées de telle sorte que la force vitale ne
saurait aller à sa fin sans l'intervention du moi, et que le moi
à son tour, pour aller à la sienne, a besoin que la mission de
la force vitale soit remplie (1). Lorsque ces deux puissances
coopèrent, elles doivent être simultanément modifiées, de ma-
nière à ce qu'il y ait entr'elles une relation réciproque. Ainsi
pour que la pensée soit régulière, il faut que le mode du sens
intime imprime à la force vitale un mode relatif, sous peine
de rendre la pensée imparfaite. Voilà pourquoi une idée
toute intellectuelle est troublée si la force vitale est atteinte
d'un état pathétique. Voilà pourquoi encore un phénomène
tout moral, peut, par sa fixité, bouleverser l'économie des


   (1) Jouffroy, de la légitimité, de la distinction, de la physiologie et de la
psychologie, mémoire de l'Acad. des soi. mor. ctpol. anu. 1839.