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478 seulement l'état de sa santé et de ses forces, mais encore les manifestations diverses de son principe pensant : il a fait res- sortir, dans tout son jour, cette vérité capitale suffisant elle seule pour signaler la supériorité de la science physiologique. « Le perfectionnement des facultés intellectuelles et morales par l'amélioration du système organique, et une bonne di- rection imprimée à celui-ci. » Ce dernier principe peut être accueilli sans danger par tous les esprits, sous quelque ban- nière qu'ils se rangent; qu'ils soient spiritualistes, théolo- giens, matérialistes; il ne préjuge rien et tient compte de tous les faits. Car, si les deux éléments qui composent le dualisme humain, le principe du sens intime et de la force vitale sont distincts, dans l'homme, s'ils ont des lois opposées, il ne s'en suit pas qu'ils soient indépendants : les deux vies ne sont point étrangères l'une à l'autre. L'intervention du moi, dit un psychologiste de premier ordre, est indispensable pour assurer la conservation du corps. Enfin, le corps ne peut être malade sans qu'il en résulte du trouble pour le moi. Les choses sont arrangées de telle sorte que la force vitale ne saurait aller à sa fin sans l'intervention du moi, et que le moi à son tour, pour aller à la sienne, a besoin que la mission de la force vitale soit remplie (1). Lorsque ces deux puissances coopèrent, elles doivent être simultanément modifiées, de ma- nière à ce qu'il y ait entr'elles une relation réciproque. Ainsi pour que la pensée soit régulière, il faut que le mode du sens intime imprime à la force vitale un mode relatif, sous peine de rendre la pensée imparfaite. Voilà pourquoi une idée toute intellectuelle est troublée si la force vitale est atteinte d'un état pathétique. Voilà pourquoi encore un phénomène tout moral, peut, par sa fixité, bouleverser l'économie des (1) Jouffroy, de la légitimité, de la distinction, de la physiologie et de la psychologie, mémoire de l'Acad. des soi. mor. ctpol. anu. 1839.