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    Nous aurions voulu borner notre critique à ce peu de
 mots; cependant nous ne pouvons passer sous silence un de
 ces traits qui caractérisent un écrivain, et nous montrent s'il
 possède le discernement qui doit toujours accompagner la
 science dans ses investigations : l'auteur veut nous prouver
 que, dès les temps reculés, les hommes ont souvent eu re-
 cours à des symboles (ce qui, ainsi que nous avons pu le
conclure de nos précédentes observations, était parfaitement
inutile)-, et voici un des exemples qu'il a malheureusement
 choisi.
    Nous lisons, dans nos livres sacrés, que, lorsque le législa-
teur des Hébreux descendit de la montagne de Sinaï, il en-
tendit de loin le bruit des fêtes que son peuple, impatient des
privations auxquelles il était soumis dans le désert, et séduit
par le souvenir de ce qu'il avait vu en Egypte, célébrait au-
 tour d'un veau ou taureau d'or élevé dans le camp. Alors,
saisi d'indignation, et jetant contre terre les tables où était
écrite la loi qu'il apportait aux enfants d'Israël, il commença
le cantique de douleur que, en mémoire de cette transgres-
sion, les Hébreux continuèrent à chanter toutes les fois que
repentant de leurs infidélités, ils revenaient au Dieu qui les
avait tirés de la servitude. On sait que les anciens idolâtres
prenaient pour objet de leur adoration tout ce qui, sur la
terre, portait en soi un emblème de l'énergie fécondante du
soleil, première divinité devant laquelle les hommes se pros-
ternèrent après avoir perdu la pensée de l'être invisible qui
avait créé toutes choses. Ainsi, ils adorèrent le bouc, le bé-
lier, le taureau-, et ce dernier culte non seulement était reçu
en Egypte, mais il était encore répandu dans l'Inde, dans la
Syrie, et dans plusieurs autres coutrées(l). Cefaitn'apupréser-
ver l'auteur de concevoir, malgré l'autorité du récit biblique, et

  (1) Voir: De VIdolâtrie sous ses phases successives.