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3i1 Quelques goujats ont chassé les Silvandics Et Margoton remplace Amarillis. Oh ! romanciers vous n'êtes point avares De beaux pays et de beaux sentiments. Jamais, je crois, au sein de mes dieux Lares N'ont existé de ces tristes amants, De ces grands sots portant la panetière, Toujours transis et toujours malheureux. Certes, du moins, je ne descends pas d'eux, Et Céladon n'a point été mon père. Honoré d'Urfé mourut à Villefranche en Piémont, le 1er juin 1625, après avoir joui de toute sa gloire. Mais que dirait-il, s'il revenait au monde ! Le volume de M. Bernard est plein de curieux détails sur le roman à 'Aslrée, qu'il analyse même en partie, mais dont il fait trop grand cas, selon nous. Honoré d'Urfé a régné ; c'est une chose incontestable. Son règne n'en est pas pour cela à réclamer de nous aujourd'hui beaucoup de vénération. Quel'^s- trèe ait ouvert une large voie dans cette carrière de méchantes compositions idylliques, cela est certain; mais le genre n'en est pas moins détestable, et il est heureux que nous en ayons élé délivrés avec les pastorales de Florian. C'est avoir trop longtemps supporté de déplorables aberrations littéraires. Antoine, le plus jeune des trois d'Urfé, cherchant à sou- tenir la gloire poétique de la famille, écrivit de fort bonne heure, et se jeta dans la carrière ecclésiastique. Elu un peu plus lard à l'évêché de Saint-Flour, il ne fut jamais consacré et périt d'un coup d'arquebuse, le 1 er octobre 1594. La troisième pièce qui figure dans le travail de M. Bernard est un Récit des événements qui eurent lieu, dutemps de la Ligue, dans le Forez. Ce chapitre est important, et contient beaucoup de renseignements historiques. La critique en a fait remar- quer toute l'utilité. Viennent ensuite les Lettres écrites du temps de la Ligue par les d'Urfé) et cette correspondance encore peut être consultée avec un certain avantage.