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 un élément acquis à l'état de nos formes sociales, l'ins-
trument nécessaire de tout perfectionnement futur. Il
n'y a que les esprits superficiels ou faussés par l'irritation
qui puissent en haine de l'abus provoquer le pouvoir à
une réaction fatale. Mais pour guérir un mal qui n'est sans
doute que trop constant, quel est celui qui oserait deman-
der qu'on mutilât l'esprit humain 5 au heu de supprimer
une puissance morale^ il faut désirer qu'on en crée une
autre, afin qu'élevée en face de la presse, elle la modifie
ou la combatte, par les mêmes voies sur lesquelles celle-ci
fonde son action, c'est-à-dire, par la conviction portée
au sein des intelligences. Ce n'est pas renverser la liberté,
c'est lui donner de nouvelles armes, et de nouvelles
conditions de développement. Oui, que la science élève
au-dessus de tous les esprits son empire libre et pacifique.
Que devant elle les erreurs se dissipent et que les accents
des passions perdent leur empire, que l'autorité protec-
trice y trouve des moyens de stabilité et cette adhésion
des esprits qui est sa condition de force et de durée 5 en-
fin, que le gouvernement constitutionnel, réalise la devise
inscrite sur les drapeaux de ses défenseurs : Liberté, Or~
dre public !
                                          S.   MORIN,