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 qirî se gravent ordinairement sur tel ou tel instrument arabe.
    « Une autre raison, continue M. Belloc, avait déterminé
 l'adoption du signe mystérieux dont nous parlons : comme
 le poisson naît dans l'eau, et ne peut vivre que dans l'eau,
 de même le chrétien est régénéré par le baptême, et ce
n'est que par le baptême qu'il peut vivre d'une nouvelle vie.
 Ce rapprochement, qui a donné l'idée de faire du poisson
 un symbole, date des premiers temps du christianisme. Car,
dès le IIe siècle, Tertullien appelait les chrétiens : Des petits
poissons en notre seigneur Jésus-Christ ( I^STU» ) : nos pisculi
secundum t^Sw nostrum Jesum-Chrislum in aquâ nascimur,
 nec aliter quam in aqua manendo suivi sumus (1). Cette
même comparaison a été employée par plusieurs autres Pères
de l'Eglise dont nous pourrions citer les passages, si cela ne
nous menait pas trop loin. » Ainsi saint Augustin, dans le
livre XIIIe de ses Confessions, chap. 21, comparant l'Å“uvre
de la création avec l'établissement de l'Église, parle du poisson
mystérieux qui doit être la nourriture de la terre.
    « Parmi les monuments qui ont été recueillis (c'est tou-
jours M. Belloc que je cite), ceux que distingue l'emblème du
poisson étant beaucoup plus nombreux, comparativement à
ceux qui portent toute autre empreinte, cette circonstance
nous fournit la preuve irrécusable que le symbole du poisson
avait obtenu des premiers chrétiens une préférence marquée
sur tous les autres.
    « A la vérité, indépendamment de ce qu'il était plus énig-
matique, il leur offrait la facilité, en prononçant le seul mot
ïx^uf, de rappeler, sans courir aucun danger, les noms ré-
vérés de leur divin maître, et d'éluder ainsi la défense qui
leur avait été faite de proférer même le nom de Jésus-Christ. »
M. Belloc cite à ce sujet Nicolaï qui, dans son traité : De ? -

  (1) (Terlul. lib, de baptis. advenus Quintil).