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mais tout-à-coup, dans le fort de cet important marché,
son mutisme le prend et le force, bon gré malgré, à tout
quitter pour courir à son vœu.
   La seconde fois il revenait de Lyon, c'était la veille de
la Chandeleur. Son coche se brise en route. Cet accident
le retarde d'une journée et la Chandeleur se passe encore
sans qu'il lui soit possible de remplir son vœu. La parole
lui est aussitôt retirée et la langue ne lui fut ensuite ren-
due qu'après satisfaction donnée à la Vierge Marie.
   Nous pourrions bien citer encore une dernière infraction
de sa part, si celle-ci pouvait compter. Toutefois cet
alibi fut le dernier. Ce fut, dit le peuple, quand, chargé
d'ans et assez bien rempli des biens temporels par la p r o -
tection de la Vierge, le fileur de soie quitta la vie, la veille
même de la Chandeleur. Mais il ne fit défaut cette fois que
pour aller dire son rosaire dans l'autre inonde, au sein de
toutes les béatitudes que la Vierge tient en réserve pour le»
affligés.
   Enfin, le Muet de la Croix-blanche existait du temps
du P. Poiré. Ses allées, ses venues à Valfieury, et ses sta-
tions auprès de la Croix-blanche, en arrivant comme en
partant, ont eu lieu pendant que ce R. P. jésuite visitait
Valfieury pour recueillir les miracles de la Vierge. Tout le
pays, du reste, a connu le Muet dont l'arrivée annonçait la
Chandeleur, et c'est parce que sa légende est encore dans
la mémoire du peuple, et c'est parce qu'elle lui est d'un
religieux enseignement que nous l'avons reproduite.
   Comme enseignement, elle dit, cette légende, d'abord
aux filles-mères comme aux femmes-mères, que sous peine
de malédiction, elles ne doivent pas faire nourrir leurs en-
fants par d'autres femmes.
   Ensuite aux bonnes âmes qui se sont résolues, elles et