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truire la demeure seigneuriale, de lui rendre ses chevalière
et ses pages, ses trouvères et ses varlels, et de couronner ses
murailles de bannières féodales. Le tableau de M. Fonville
embrasse une trop grande étendue pour avoir pu donner à
ces belles ruines toute l'importance qu'elles méritent; dans
le fond, à droite, la vue s'étend jusqu'à Chessy, et sur la rive
opposée; on voit le pittoresque château de Courbeville. Il est
très facile à un peintre d'élaguer d'un motif quelconque tout
ce qui peut gêner l'effet de l'ensemble, sans pour cela nuire
à la vérité de l'aspect, et l'on peut remarquer qu'un paysage
nous plaît davantage à proportion qu'une masse plus simple
en compose les premiers plans ; M. Fonville, pénétré de cette
vérité, probablement conçoit d'abord ses tableaux dans un
sentiment l a r g e ; mais petit à p e t i t , il se laisse aller à les
remplir d'une foule de petites choses, et attire ainsi l'atten-
tion sur une multitude de détails, qui troublent l'unité de
l'impression que le paysage doit produire; ce reproche peut,
au reste, s'adresser à la plupart des peintres qui n'ont jamais
fait que du paysage.
   Au premier aspect, le tableau de M. Fonville paraît d'un
ton monté un peu haut, cependant il peut être vrai sous un
beau soleil d'été ; les terrains éloignés de la rivière participent
du ton vigoureux des ruines du château, mais nous ne croyons
cependant pas qu'ils autorisent l'abus des touches rouges qui se
trouvent sur les premiers plans. Quoiqu'il en soit, ce tableau
plaît par son ciel et ses fonds d'une jolie couleur.
   Les deux paysages de M. Lavie attestent de la persévérance
de ses études, et de ses progrès ; qu'il soutienne un peu plus
ses premiers plans qui sont d'une exécution trop rudimentaire,
et qu'il travaille ses arbres qui sont encore un peu lourds. Il y
a plus que de l'espérance dans ce jeune artiste.
   M. Ponthus Cinier nous paraît inférieur à ce qu'il a été
l'année dernière; sa petite toile : le Chêne et le Ihseau, est d'une
crudité de lon^ et d'une dureté d'exécution désespérante ; ses
arbres, à peu près toujours de la même forme, sont lourds,