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551 truire la demeure seigneuriale, de lui rendre ses chevalière et ses pages, ses trouvères et ses varlels, et de couronner ses murailles de bannières féodales. Le tableau de M. Fonville embrasse une trop grande étendue pour avoir pu donner à ces belles ruines toute l'importance qu'elles méritent; dans le fond, à droite, la vue s'étend jusqu'à Chessy, et sur la rive opposée; on voit le pittoresque château de Courbeville. Il est très facile à un peintre d'élaguer d'un motif quelconque tout ce qui peut gêner l'effet de l'ensemble, sans pour cela nuire à la vérité de l'aspect, et l'on peut remarquer qu'un paysage nous plaît davantage à proportion qu'une masse plus simple en compose les premiers plans ; M. Fonville, pénétré de cette vérité, probablement conçoit d'abord ses tableaux dans un sentiment l a r g e ; mais petit à p e t i t , il se laisse aller à les remplir d'une foule de petites choses, et attire ainsi l'atten- tion sur une multitude de détails, qui troublent l'unité de l'impression que le paysage doit produire; ce reproche peut, au reste, s'adresser à la plupart des peintres qui n'ont jamais fait que du paysage. Au premier aspect, le tableau de M. Fonville paraît d'un ton monté un peu haut, cependant il peut être vrai sous un beau soleil d'été ; les terrains éloignés de la rivière participent du ton vigoureux des ruines du château, mais nous ne croyons cependant pas qu'ils autorisent l'abus des touches rouges qui se trouvent sur les premiers plans. Quoiqu'il en soit, ce tableau plaît par son ciel et ses fonds d'une jolie couleur. Les deux paysages de M. Lavie attestent de la persévérance de ses études, et de ses progrès ; qu'il soutienne un peu plus ses premiers plans qui sont d'une exécution trop rudimentaire, et qu'il travaille ses arbres qui sont encore un peu lourds. Il y a plus que de l'espérance dans ce jeune artiste. M. Ponthus Cinier nous paraît inférieur à ce qu'il a été l'année dernière; sa petite toile : le Chêne et le Ihseau, est d'une crudité de lon^ et d'une dureté d'exécution désespérante ; ses arbres, à peu près toujours de la même forme, sont lourds,