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14 II. Non ! — Dans la foule qui l'admire Et va se pressant sur .ses pas, Nul n'a compris que son sourire De bonheur ne rayonnait pas ; Nul, sur ses lèvres gracieuses N'aura pu voir silencieuses Flotter les peines de son cœur ; Qui pourrait parmi tant de roses Sur son chemin partout écloses Hélas ! soupçonner la douleur ? Eh ! bien, sous sa brune paupière Et ses cils noirs j'ai vu courir Une larme.... une larme amère ! Que seul j'aurai su découvrir; Moi seul ! — Qui sait quelle acre écume Au fond de sa coupe qui fume Le sort amasse chaque jour ! Moi qui sais, moi, pauvre victime, Combien defleurscouvrent l'abîme Et quel fiel se mêle h l'amour ! III. Lorsque rêveur et solitaire Je suis assis auprès de toi, Belle ame, oh 1 les pleurs de mystère Laisse-les couler devant moi ; Laisse tes beaux yeux les répandre, Ya, car je ne veux point surprendre Le secret caché de ton deuil,