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505 tamment de l'inhumation des cadavres dans les contrées où elle était anciennement pratiquée (1) : là , en effet, nous en rencontrons cha- que jour des traces bien marquées, et infiniment plus nombreuses que dans la capitale de l'Empire. Mais on ne saurait douter que les progrès du christianisme, qui avait conservé des institutions judaï- ques la coutume d'inhumer les défunts, la plus ancienne et la plus naturelle, n'ait contribué pour beaucoup à la répandre partout, mê- me chez les payens, et finalement à faire tomber complètement en désuétude celle delacrémation. Aussi peut-on observer généralement un fort grand nombre de sarcophages dans les pays où l'Evangile fut annoncé de bonne heure, comme dans notre Gaule, et notam- ment à Lyon. Je ne puis passer sous silence le dernier fragment d'inscription recueilli par Menestrier, et qui ne se compose que de cette formule HAEC OMNIA SVB ASCIA DEDICAV1T. Dieu me garde d'essayer le moins du monde de résoudre la question relative à Vascia ; après les tentatives inutiles de tant de savants distingués, ce serait vou- loir deviner une énigme, et j'aime mieux, dire avec le poète : Davus sum, non GEdipus{2). Mais, quoiqu'il en soit de Vascia, je puis du moins signaler à mes lecteurs ce que cette phrase présente de cu- rieux ici, où elle applique une dédicace collective à des monuments divers : il n'est pas commun de la trouver ainsi formulée. En terminant ces quelques lignes consacrées à un argentarius vascularius qui fleurit dans notre ville à l'époque romaine, je ne crois pas me livrera une digression inutile, si je mentionne encore nne collectionde quelques ustensiles en argent, dont notremusée lyonnais a fait l'acquisition il y a peu d'années, et que l'on peut supposer être sortie anciennement des ateliers de quelque artiste de la colonie de Plancus. Ce petit trésor fut le résultat principal d'une découverte faite dans la commune des Essarts, près deBourgoin et dans cet ar- (1) Ceci ne peut guère s'appliquer aux provinces de la Grèce, dont les habitants avaient adopté, dès les temps homériques, l'usage de la crémation des cadavres. (2) Tereul. Andr. 1,'3, v. 194. 32 *