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502 Elle semble supposer aussi que le nôtre était réellement habile dans sa profession: et peut être De faut-il voir que le sentiment vrai de cette habileté dans le désir qu'il manifeste de sauver son nom de l'oubli, et de le transmettre célèbre à la postérité : VT MVLTIS ANNIS CELEBRARETVR. Il devait jouir encore d'une certaine opulence, si l'on admet les conjectures de Menestrier sur la magnificence du monument funé- raire qu'il avait fait élever à son élève, et à ses frais, autant que nous pouvons en juger d'après ces mots de l'inscription : SARCO- PHAGVM Suis Sumptibus (1) ALVMNO POSVIT. Quant à cette expression ALVMNO, que l'on rencontre assez fréquemment sur les monuments épigraphiques, elle peut bien n'avoir ici que la signifi- cation générale qu'on lui trouve ailleurs, pour l'ordinaire, laquelle est assez connue (2). Néanmoins je ne pense pas qu'il y eut invraisem- blance à supposer qu'elle pourrait être appliquée dans notre inscrip- tion , à un jeune homme que l'artiste lyonnais aurait eu pour apprenti, ou pour élève dans sa profession. Si quelque autre donnée venait confirmer une telle conjecture, nous serions amenés à reconnaître encore sur ce même monument un quatrième argentarius dans la ville do Lugdunum ; mais nous aurions toujours à regretter l'ab- sence de son nom, compris sans doute dans les premières lignes de l'inscription, lesquelles nous manquent aujourd'hui. Nous sommes moins malheureux par rapport au nom de celui qui avait pourvu si noblement à la dernière demeure de son élève. Ce nom a souffert aussi une mutilation regrettable, et il ne nous en est resté que la fin, ONDANIVS; mais cette perte n'est pas irréparable, et pour remplir la lacune il n'est peut être pas nécessaire de se tor- turer longtemps l'imagination. One seule lettre me paraît manquer à ce nom ; car par la restitution de l'initiale F nous arrivons à une leçon bien naturelle, en retrouvant le nom de FONDANIVS, assez commun,f comme on sait, et dans l'histoire et sur les monuments lapidaires. Il est vrai qu'il s'écrivait plus correctement par la voyelle (1) C'est, à mon avis, la seule interprétation satisfaisante que le sens per- mette de reconnaître ici aux deux sigles S. S. (2) Forcellini Lexic. ad h, voc.