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a formellement reconnu que le seul moyen de resserrer le dé-
veloppement des maladies héréditaires, ce serait d'empêcher les
mariages entrelespersonnes dont l'organisation serait trop pro-
fondément détériorée, tandis qu'on unirait celles qui n'auraient
qu'une simple prédisposition à des individus doués d'attributs
physiologiques contraires (1). Loin de nous sans doute la
pensée, dit un physiologiste, de méconnaître ce que la haute
dignité de notre espèce réclame de liberté pour les individus
mis en état social; mais la législation n'enfreint-elle pas les
lois de la physiologie et par conséquent de la nature, quand
elle permet, par exemple, les mariages entre les personnes
saines et les personnes affectées de maladies héréditaires (2).
Ne serait-il pas utile, dit un autre médecin qui toute sa vie
s'est occupé de la médecine dans ses rapports avec la légis-
lation, que tout individu, prêt à contracter un mariage, pro-
duisît un certificat de santé qui lui serait délivré par des
médecins judiciairement constitués et assermentés ? Ce projet,
ajoute le docteur Marc, n'offrira de ridicule qu'à ces esprits
à la fois légers et superficiels qui ne pourront ou ne voudront
en saisir toute la portée (3). Les législateurs antiques se sont
préoccupés de semblables considérations au profit des peuples
qu'ils avaient à diriger, et l'on rencontre au milieu des or-
donnances les plus dépravées et les plus bizarres de Lycurgue
et de Solon, certains indices qui déposent de leur savoir
touchant les lois de la propagation. Maxima orlus nostri vis
est, a dit Ferncl, nec parum felices bene nati ; la source, où
l'être prend naissance, exerce sur les destinées de sa vie une
influence incalculable, et ceux qui ont puisé cette vie au sein
de la vigueur doivent être réputés fort heureux. Il est peu


  (1) Voy. œatir. compl. t. III. maladies héréditaires, p. 213. et passim.
  (2) Adelon. pltys. de VU. t. IV. p. 105.
  (5) Dict. univ. des soi. mal. t. G, art. cop.