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forces vitales et porter atteinte à la texture de l'agrégation
matérielle. Il suit encore de là que l'être qui est virtuellement
libre dans ses actes, qui possède une lumière intérieure, le
dirigeant vers sa destinée absolue, subit cependant l'influence
de la matière animale et de ses fluctuations. Elle le conduit
en sollicitant ses désirs, en stimulant sa partie concupiscible,
le dirige par des impressions extérieures ; et le plus souvent
lorsqu'il croit commettre un acte d'une pleine et entière li-
berté, il obéit à des motifs extérieurs, ce qui a fait dire à
Charles Bonnet : « La liberté est subordonnée à la volonté,
la volonté à la sensibilité, celle-ci à l'action des sens, les
sens à l'action des impressions. » Celte proposition a été
niée, il est vrai, par les spirilualistes purs, mais sa vérité res-
sort malheureusement trop de l'observation journalière.
L'homme est un être qui est fait pour être libre, mais qui ne
l'est pas toujours en réalité, parce qu'il trouve dans les con
ditions du temps, dans les propriétés de son corps, des obs-
tacles qui s'opposent à la franche et indépendante manifesta-
tion de sa liberté. Mais n'insistons pas davantage sur ce fait,
contentons-nous de l'avoir exposé pour aborder les consé-
quences qui en découlent. Ces conséquences intéressent la
physiologie, c'est-à-dire la science de l'organisation et de ses
lois; car il appartiendra à ses applications hygiéniques de
réparer, autant que cela est possible, ce mal inévitable. Ce
sera à elle d'entretenir l'organisation de l'homme qui se ré-
volte si souvent contre ce libre exercice des manifestations
morales, dans un état régulier, dans un rhythme parfait où
celles-ci trouvent à se développer conformément à la norma-
lité primordiale. Pour atteindre le but il faut que les justes
exigences de cette organisation soient satisfaites, tandis que
les besoins factices sont comprimés. Deux ècueils sont à
craindre, sans cela, pour la liberté morale. Si les vrais besoins
du corps, ceux qu'amène l'exercice des fonctions sont gênés,