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465 er Le 1 novembre 1819, M. HippolyteRoyet, fabricant de ru- bans, fut appelé, à l'âge de 30 ans, à remplir les fonctions de maire. Il y avait alors à la préfecture de la Loire, M. le vicomte Tassin de Nonneville, sous l'administration duquel M. Duplessy, ancien secrétaire général du département, avait publié un essai statistique qui renferme des renseignements intéressants sur toute la contrée. L'industrie rubanière, qui avait langui au milieu des tour- mentes révolutionnaires, avait repris une grande activité. Saint-Etienne était sans rivale pour les articles façonnées. Bâle seul entrait en concurrence pour les unis, Coventry ne fournissant des taffetas et des satins que pour une partie de la consommation de la Grande-Bretagne. En 1819 et 1820, la fabrication des rubans de l'arrondisse- ment de Saint-Etienne fut énorme. Les demandes venues de l'Amérique et de l'Allemagne auraient suffi pour occuper le double du matériel existant. Les marchands, ainsi que les maîtres-ouvriers de Saint-Etienne et de Saint Chamond, s'em- pressèrent de répondre à l'impulsion donnée. De toutes parts on monta des métiers. On dressa des apprentis et l'on cher- cha des perfectionnements pour simplifier et abréger le tra- vail. Le métier à la barre, ce mécanisme si simple, inventé par un Zurichois et qui tient une page remarquable dans l'his- toire de Saint-Etienne, était encore bien imparfait. Implanté minute ; il est réduit même à 6 mètres cubes dans les plus grandes séche- resses. Il devient néanmoins un torrent impétueux dans les temps d'orages. On a calculé que, lors de la grande inondation du mois d'août 1857, il a dé- bité, pendant cinq heures, plus de 4,500 mètres cubes d'eau par minute. Furens reçoit dans son cours plusieurs ruisseaux qui ont chacun quelques particularités : Merdary qui vient du Mont et sert à alimenter l'école de nata- tion ; le ruisseau des Villes, dont les deux branches, sortant des mines de houille, ont des eaux ferrugineuses qui contiennent, dit-on, quelques vertus médicinales ; Chavanelet chanté par Mio Allard, et qui, d'après Papire-Mas- son et Coulon, charrie de l'or, et jouit de la propriété de nettoyer le linge sans savon. Son embouchure souterraine a lieu au milieu de Saint-Etienne. 30