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466 depuis 1750 dans nos contrées, il allait subir une heureuse transformation par l'application d'un nouveau mécanisme. Une révolution venait d'avoir lieu dans la fabrique lyon- naise : la mécanique à la Jacquard avait été adaptée aux mé- tiers d'étoffes. Saint-Etienne ne voulut pas rester en arrière : divers essais furent tentés ; d'abord imparfaits, puis complè- tement heureux. Plusieurs fabricants, au nombre desquels l'on cite MM. Hippolyte Royet et Thiolière-Peyret, figurent avec honneur à cette époque de la renaissance de l'industrie rubanière ; mais c'est principalement à un simple ouvrier, nommé Burgin, auleur de plusieurs perfectionnements aux métiers de rubans, que l'on doit l'application de la Jacquard sur les métiers à la barre (1). Depuis quelque temps un ingénieux fabricant de Saint- Chamond^ M. Bancel, avait inventé le maraboutage ou crê- page de la soie avant d'être tissue. Ce fut une amélioration qui contribua à fixer la fabrication du ruban dans nos contrées. Un autre fabricant, W. Piiehard-Chambovet, doué d'une grande activité et d'une rare persévérance, était parvenu à con- quérir une industrie nouvelle, par l'application et le perfec- tionnement d'un métier déjà connu, celui des lacets, mis en mouvement par la force de l'eau ou de la vapeur. Au premier rang figurait alors la maison Dugas de Saint- Chamond, surnommée à juste titre, la Fabrique Modèle. Le goût exquis de ses articles, la pureté de sa fabrication et la bonne renommée qu'elle s'était acquise dans ses rapports commerciaux^ lui avaient valu jadis de nos rois des distinctions honorifiques, el à ses produits la supériorité sur tous les marchés existants. Nous arrivons à une époque remarquable de l'histoire slé- phanoise ; c'est celle où le génie de l'art métallurgique s'é- lance dans la carrière plein de force et d'avenir. Ici de mo- dernes obélisques projetant des colones de fumée, d'innom- (1) Bull. Ind., tome 17, page 165.