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depuis 1750 dans nos contrées, il allait subir une heureuse
transformation par l'application d'un nouveau mécanisme.
Une révolution venait d'avoir lieu dans la fabrique lyon-
naise : la mécanique à la Jacquard avait été adaptée aux mé-
tiers d'étoffes. Saint-Etienne ne voulut pas rester en arrière :
divers essais furent tentés ; d'abord imparfaits, puis complè-
tement heureux. Plusieurs fabricants, au nombre desquels
l'on cite MM. Hippolyte Royet et Thiolière-Peyret, figurent
avec honneur à cette époque de la renaissance de l'industrie
rubanière ; mais c'est principalement à un simple ouvrier,
nommé Burgin, auleur de plusieurs perfectionnements aux
métiers de rubans, que l'on doit l'application de la Jacquard
sur les métiers à la barre (1).
Depuis quelque temps un ingénieux fabricant de Saint-
Chamond^ M. Bancel, avait inventé le maraboutage ou crê-
page de la soie avant d'être tissue. Ce fut une amélioration
qui contribua à fixer la fabrication du ruban dans nos contrées.
Un autre fabricant, W. Piiehard-Chambovet, doué d'une grande
activité et d'une rare persévérance, était parvenu à con-
quérir une industrie nouvelle, par l'application et le perfec-
tionnement d'un métier déjà connu, celui des lacets, mis
en mouvement par la force de l'eau ou de la vapeur.
Au premier rang figurait alors la maison Dugas de Saint-
Chamond, surnommée à juste titre, la Fabrique Modèle. Le
goût exquis de ses articles, la pureté de sa fabrication et la
bonne renommée qu'elle s'était acquise dans ses rapports
commerciaux^ lui avaient valu jadis de nos rois des distinctions
honorifiques, el à ses produits la supériorité sur tous les
marchés existants.
Nous arrivons à une époque remarquable de l'histoire slé-
phanoise ; c'est celle où le génie de l'art métallurgique s'é-
lance dans la carrière plein de force et d'avenir. Ici de mo-
dernes obélisques projetant des colones de fumée, d'innom-
(1) Bull. Ind., tome 17, page 165.