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458 laquelle il les engagea à rester paisibles et à être sans inquié- tude, promettant que les personnes et les propriétés seraient respectées. Il ordonna un désarmement général de la garde nationale, exceptant toutefois la compagnie des grenadiers dont il se plut à reconnaître le bon esprit, et déclara qu'il n'était venu à Saint-Etienne que pour y conserver le bon ordre et la tranquillité. Le 27 mars, sur la nouvelle qu'un corps de troupes fran- çaises avait passé le Rhône à Saint-Vallier et se dirigeait sur Monistrol par Annonay, les approvisionnements d e l à m a n u - facture d'armes furent évacués. Les bois de fusils furent en parlie brûlés ; les canons et autres pièces de l'arme furent dirigés par convois sur Lyon, point central des corps du prince de Schwarzemberg et du maréchal Bubna. L'occupation de Saint-Etienne fut, sans doute, une calamité publiqeu sous le rapport de l'indépendance nationale, mais nous devons cependant vendre justice au général autrichien pour la conservation de la tranquillité qui régna constamment dans la ville, et pour le maintien de la discipline sur ses troupes. Nous pourrions ajouter que ce prince montra une affabilité rare : logé chez le maire, servi à sa table, au milieu de sa famille, il témoigna une confiance qui fait autant son éloge que celui du premier administrateur. On cite plusieurs exem- ples de sévérité envers les soldats, aux moindres plaintes ; d'un autre côté, il fit rendre la liberté à onze habitants de L a - fouillouse, accusés sans preuve d'avoir tué un dragon de la Tour. Un corps de partisans s'était formé clans la plaine du Forez et sur les bords de la Loire, sous le commandement de M. Gustave de Damas. Composé d'hommes généralement peu habitués au maniement des armes, il ne rendit pas tous les services que la patrie en attendait ; néanmoins ses courses ne laissèrent pas d'inquiéter les Autrichiens. Le 8 avril, on apprit à Saint-Etienne l'entrée des troupes