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  f o u r cela, ne faut il pas chercher quel rôle elle remplit dans
 la nature ? Premièrement dans la nature corporelle, seconde-
  ment dans la nature spirituelle?
      Ne rencontrons-nous pas la peine dans le corps, sous le
  nom de douleur ? Quand la douleur se manifesle-l-elle dans le
  corps? Pourquoi s'y manifesle-t-elle ? N'est-ce pas pour p r é -
  venir l'être physique qu'il est en proie au mal? Aussi, l'inten-
 sité de la douleur n'est-elle pas en raison du mal qui existe?
 Pourquoi? N'est-ce pas, d'abord, pour avertir l'être physique
 du degré de ce mal ; ensuite pour le presser d'y échapper? La
 douleur n'est donc pas le mal lui même, mais, comme l'aver-
 tissement et la voix qui s'en plaint? La douleur est un rappel
 à la santé. Mais suffit-il que la douleur nous fasse désirer la
 santé; ne faut-il pas encore qu'elle nous fasse craindre le
 mal? autrement dit, ne faut-il pas que la douleur agisse
 comme punition? Pour le corps, la douleur renferme donc
 trois choses : 1° un avertissement que le mal existe ; 2° un
 besoin pressant d'y remédier; 3° une punition du tort qui a
 occasionné ce mal. Dans l'ordre corporel, il faut donc que la
 peine soit une souffrance physique, pour que l'être physique
 cherche à y échapper; et une punition, pour qu'il prenne les
 moyens de n'y pas retomber? Si Dieu a établi la peine pour
 éloigner l'être du m a l , c'est-à-dire pour le préserver de la des-
 truction, la peine fait donc partie de la loi de conservation de
l'être. Le but de la pénalité est donc le bien ou l'utilité du
 souffrant.
     De l'ordre corporel passons dans l'ordre spirituel.
     Ne rencontrons-nous pas la peine dans l'ame sous le nom
 de remords ? Quand le remords se déclare-t-il dans r a m e ?
Pourquoi s'y déclare-t-il? N'est-ce pas pour prévenir l'ame
qu'elle est dans le mal? Car le remords n'est-il pas à l'ame ce
que la douleur est au corps? Aussi, l'intensité du remords n'est-
elle pas en raison du mal qui a été fait? Pourquoi? N'est-ce
pas, d'abord, pour avertir l'ame de la gravité de ce mal; en-
suite, pour la presser de le réparer? Le remords n'est donc
point le mal lui-même, mais, comme l'avertissement et la voix
qui s'en plaint? Le remords est un r a p p e l a la vertu. Mais suf-
fit-il que le remords nous rappelle à la vertu, ne faut-il pas
encore qu'il nous fasse repentir du mal? en d'autres termes,
ne faut-il pas que le remords agisse comme punition? Pour
l'ame, le remords renferme donc trois choses : 1° un avertis-
sement que le mal existe; 2° un besoin pressant de le répa-
rer ; 3° une punition des actes qui ont opéré le mal. Dans
l'ordre spirituel il faut donc que la peine soit une souffrance
spirituelle, pour que l'être spirituel cherche à y échapper ; et
une punition, pour qu'il prenne les moyens de n'y pas relom-