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nières? Et pourtant ils sont venus dans une époque où tous
les esprits étaient occupés des questions de cette nature !
Ils ont en leurs mains le grand levier de la presse ! Mais
remarquons ce qu'il ya déplus général dans les divers sys-
tèmes de réforme sociale, ce qui est leur préface commune,
et ce qui semble aussi faire une certaine impression sur les
esprits, c'est la critique des imperfections nécessaires ou
non de la force sociale actuelle; c'est la peinture plus ou
moins exagérée, mais pourtant vraie en quelques points,
des souffrances et de l'abaissement d'une portion de l'espèce
humaine. Ils ont montré la plaie en apportant des remèdes
inapplicables, mais enfin ils ont montré la plaie. Eh bien!
qu'en faut-il conclure! G'est que si la meilleure organisa-
tion des hommes en. société ne peut pourtant faire dispa-
raître toutes les douleurs; que si l'inégalité relative qui
résulte de la différence entre les capacités naturelles ou ac-
quises, et de la diflerence entre les moyens ou les aptitudes
de travail, si cette inégalité, dis-je, est chose nécessaire,
comme dérivant delà nature de l'homme et des vues p r o -
videntielles de Dieu, le devoir de la société est d'en atté-
nuer les effets autant que possible. C'estlà une question tou-
jours ouverte, sur laquelle chacun a droit d'appeler une
attention constante.
   Ma persuasion est qu'à cet égard on ne doit rien deman-
der d'efficace que la liberté qui protège chacun dans sa
lutte individuelle contre le mal, et dans sa recherche du
bien-être par l'emploi légitime de ses moyens. Mais puis-
qu'il y a des personnes qui se sont vantées d'avoir le
remède direct et absolu contre le mal lui-même, si on les
avait réduites au silence par la censure, elles auraient eu
le droit de dire que c'était l'humanité elle-même qu'on
voulait condamner à la souffrance. Et qui sait si la société