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390 nières? Et pourtant ils sont venus dans une époque où tous les esprits étaient occupés des questions de cette nature ! Ils ont en leurs mains le grand levier de la presse ! Mais remarquons ce qu'il ya déplus général dans les divers sys- tèmes de réforme sociale, ce qui est leur préface commune, et ce qui semble aussi faire une certaine impression sur les esprits, c'est la critique des imperfections nécessaires ou non de la force sociale actuelle; c'est la peinture plus ou moins exagérée, mais pourtant vraie en quelques points, des souffrances et de l'abaissement d'une portion de l'espèce humaine. Ils ont montré la plaie en apportant des remèdes inapplicables, mais enfin ils ont montré la plaie. Eh bien! qu'en faut-il conclure! G'est que si la meilleure organisa- tion des hommes en. société ne peut pourtant faire dispa- raître toutes les douleurs; que si l'inégalité relative qui résulte de la différence entre les capacités naturelles ou ac- quises, et de la diflerence entre les moyens ou les aptitudes de travail, si cette inégalité, dis-je, est chose nécessaire, comme dérivant delà nature de l'homme et des vues p r o - videntielles de Dieu, le devoir de la société est d'en atté- nuer les effets autant que possible. C'estlà une question tou- jours ouverte, sur laquelle chacun a droit d'appeler une attention constante. Ma persuasion est qu'à cet égard on ne doit rien deman- der d'efficace que la liberté qui protège chacun dans sa lutte individuelle contre le mal, et dans sa recherche du bien-être par l'emploi légitime de ses moyens. Mais puis- qu'il y a des personnes qui se sont vantées d'avoir le remède direct et absolu contre le mal lui-même, si on les avait réduites au silence par la censure, elles auraient eu le droit de dire que c'était l'humanité elle-même qu'on voulait condamner à la souffrance. Et qui sait si la société