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qui juge maintenant tous ces systèmes en connaissance de!
cause, n'aurait pas cru être opprimée en la personne de
leurs auteurs, et n'aurait pas eu foi dans des affirmations
dont la justification "eut été interdite par la force? Ce qui
est favorable à l'erreur, c'est la gène dans la propagation
de la pensée, par ce que cette gène est tout à la fois
inefficace à empêcher toute diffusion et cependant assez
puissante pour que cette communication ne soit pas com-
plète et générale. Il en est de ceci comme des lois de douane
prohibitives, qui ne peuvent pas empêcher l'entrée en
contrebande, niais qui font qu'à la place d'un commerce
libre et honnête, il s'établit un commerce clandestin et
frauduleux. La demi puissance de propagation des idées,
qui résulte de la censure, livre aussi le monde.aux opinions
de contrebande. Au contraire, la liberté remet aux majo-
rités et à la conscience générale, l'arbitrage et le juge-
ment souverain de toutes les opinions qni se produisent
dans le monde.

                             IX.


    Après la religion, la morale et les principes sociaux, ce
qu'il y a sans doute de plus important, c'est l'autorité po-
litique, sanction de la forme et organe de la force sociale.
Voyons donc dans quels rapports peut exister l'autorité
avec la liberté de la presse, et s'il est vrai que celle-ci soit
une source ouverte d'anarchie, nécessairement fatale à tout
pouvoir.
    Le jeu du régime constitutionnel est ceci : qu'il se forme,
par le travail des esprits, une opinion qui passe des élec-
teurs au corps élu et de là dans le gouvernement. Ce n'est
pas la souveraineté tumultueuse des masses, principe mort