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l'aies se sont unies et confondues; alors commence pour
l'humanité cette ère d'activité spontanée, à l'aide de la-
quelle elle doit elle-même marcher à sa destinée, par le
développement de sa n a t u r e et du germe implanté dans
son sein depuis le christianisme. Alors aussi apparaît l'ins-
t r u m e n t nouveau, à l'aide duquel les intelligences sont si
puissamment rattachées, instrument qui relie librement les
consciences individuelles à la conscience générale, en éta-
blissant de continuels r a p p o r t s et une légitime influence des
unes à l'autre.

   O r , Dieu ayant voulu que l'humanité fit une telle con-
quête, ayant véritablement d o n n é à l'imprimerie u n e mis-
sion providentielle dans le m o n d e , ne fallait-il pas que ce
nouvel agent marchât et accomplit sa tâche, sans que rien
p û t l'arrêter ?
   Depuis la découverte de l'imprimerie, la             circulalion
merveilleuse de la pensée a été quelquefois           encouragée,
souvent simplement tolérée, mais le plus souvent p e r s é -
cutée. Les cachots, le fer et le feu contre les écrivains et les
imprimeurs, le marteau destructeur contre les presses, des
armées de douaniers contre les livres, rien n'a pu y faire.
Il se trouvait toujours u n coin libre de l ' E u r o p e , où la
pensée se moulait en caractères et de là se glissait à travers
les obstacles, p a r t o u t où il y avait dés intelligences à sai-
sir.

   Les doctrines ont accompli leur destinée; elles se sont
levées, produites, examinées, combattues, mêlées aux agi-
tations et aux guerres. Chacune est venue, chacune est
m o r t e en son j o u r , mais après avoir laissé comme des t r a -
ces de son passage sur la terre, des abus détruits, des lu-
mières acquises et l'humanité toujours plus avancée.