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378 l'aies se sont unies et confondues; alors commence pour l'humanité cette ère d'activité spontanée, à l'aide de la- quelle elle doit elle-même marcher à sa destinée, par le développement de sa n a t u r e et du germe implanté dans son sein depuis le christianisme. Alors aussi apparaît l'ins- t r u m e n t nouveau, à l'aide duquel les intelligences sont si puissamment rattachées, instrument qui relie librement les consciences individuelles à la conscience générale, en éta- blissant de continuels r a p p o r t s et une légitime influence des unes à l'autre. O r , Dieu ayant voulu que l'humanité fit une telle con- quête, ayant véritablement d o n n é à l'imprimerie u n e mis- sion providentielle dans le m o n d e , ne fallait-il pas que ce nouvel agent marchât et accomplit sa tâche, sans que rien p û t l'arrêter ? Depuis la découverte de l'imprimerie, la circulalion merveilleuse de la pensée a été quelquefois encouragée, souvent simplement tolérée, mais le plus souvent p e r s é - cutée. Les cachots, le fer et le feu contre les écrivains et les imprimeurs, le marteau destructeur contre les presses, des armées de douaniers contre les livres, rien n'a pu y faire. Il se trouvait toujours u n coin libre de l ' E u r o p e , où la pensée se moulait en caractères et de là se glissait à travers les obstacles, p a r t o u t où il y avait dés intelligences à sai- sir. Les doctrines ont accompli leur destinée; elles se sont levées, produites, examinées, combattues, mêlées aux agi- tations et aux guerres. Chacune est venue, chacune est m o r t e en son j o u r , mais après avoir laissé comme des t r a - ces de son passage sur la terre, des abus détruits, des lu- mières acquises et l'humanité toujours plus avancée.