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335 laquelle l'empire romain avait le plus étendu ses conquêtes, où, selon l'expression d'un très grand écrivain, il se coucha sur le monde asservi, comme sur le lit d'une prostituée, fut une période de désordre et d'irrégularité dans les actes de la vie. Les hommes pressés de vivre dépensaient largement, en débauches inouïes, et que nous ne pouvons comprendre aujourd'hui, les forces de leur organisation ; la nature hu- maine était torturée par d'impurs et d'exorbitants désirs. La religion chrétienne protesta, contre un tel abus de l'existence, par l'exemple et l'enseignement Elle développa une société nouvelle, au sein de l'ancienne qui put con- templer avec admiration une cohorte d'hommes recherchant l'ordre et la pureté, au milieu du désordre et de la prostitu- tion, et le calme au milieu du bruit. C'est effectivement dans les chrétiens de la première église qu'il faut chercher l'exem- ple de la vie la plus parfaite et conséquemment la plus heu- reuse qui puisse être sur la terre L'apôtre des nations, la personnification la plus haute du génie chrétien apporta, au nom de son maître, au monde sensuel et débauché, une doctrine sévère mais propice, fon- dée sur une connaissance profonde de l'homme. Saint Paul prêcha la paix à établir entre les sens et l'esprit, et montra, dans un enseignement merveilleusement développé, le chris- tianisme venant donner à l'homme le pacte d'alliance entre les puissances de l'ame et les forces de la chair, entre l'homme animal et l'homme esprit. L'antagonisme entre les mouve- ments charnels et les mouvements spirituels existe, saint Paul le constate, mais il veut que l'harmonie soit désormais éta- blie entre ces deux principes de la nature de l'homme, qu'ils conspirent ensemble vers un même but, la validité corporelle et le perfectionnement moral. « Afin, dit-il, qu'il n'y ait point de schisme ni de division