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317 La femme du fileur était une personne que générale- ment on estimait. Douce et bonne pour son mari et encore plus pour ses deux autres enfants, aumonieuse même, les recteurs de l'hospice l'employaient souvent à des œuvres de charité auprès des jeunes filles que la séduction avait rendues mères ; et à la vue de ces soins tout de cœur et qu'elle savait si bien prodiguer, nul au pays ne pouvait s'expliquer les mauvais traitements qu'elle faisait essuyer au petit ange; et comme ces mauvais traitements ne fai- saient qu'augmenter, les premières observations sur sa con- duite lui vinrent d'abord de son mari ; ses parents enché- rirent sur ces premières remontrances, et puis le voisinage s'en mêla ; mais rien n'y fit. Cette intervention, au con- traire, accrut de plus en plus l'aversion qu'elle éprouvait pour son dernier né, laquelle bientôt n'eut plus de bornes. Cette aversion était, à ce qu'il paraît, une de ces haines qu'on ne maîtrise ni qu'on ne saurait comprendre, elles sont un sort. — Mais, Louise, lui disait souvent son mari, mais cet enfant n'a pas demandé à venir au monde, gardons-le tel que le ciel nous l'a donné. Pourquoi d'injustes préférences? et pourquoi, surtout, ces privations qu'il endure? il ne mange que nos restes ; il est mal vêtu ; on le bat souvent à la maison; il n'y a que les voisins qui le plaignent. Pauvre petite créature ! •— Et en disant cela, le maître fi- leur allait à l'enfant et le serrait dans ses bras. — George, lui répondait sa femme en le lui ôtant, vous faites donc cause commune avec toutes les personnes qui ont pris à tâche de me contrarier ? Vous leur donnez raison, et cet enfant vous le rendez indocile : s'il n'avait pas des vices et des défauts marquants, serais-je obligée