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314 éloge dans son savant ouvrage de la triple couronne de Marie. L'image qui décore le maître-autel de ce temple est, dit-on, miraculeuse non seulement dans son origine, mais encore dans ses effets. La légende rapporte que cette image fut trouvée par des bergers, au sein d'un hiver rigoureux, le jour même de Noël, sous des genêts fleuris, et que toute la contrée cria au miracle. On cite ensuite de nombreux prodiges opérés par la bonne Vierge en fa- veur des malheureux enfants d'Adam, et entr'autres le mi- racle qui se rapporte au Muet de la Croix-blanche. Cet asile de dévotion était autrefois tellement caché au fond des ravins et des bois, qu'au temps de la guerre des Huguenots qui désola le Forez, la chapelle de la madone échappa aux regards de ces dévastateurs. — De nos jours il ne faudrait plus compter ni sur les remparts de cette so- litude, ni sur le silence de cette foret de chênes que gar- dait seule l'horreur sacrée des temps antiques, depuis que tous ces pâtres de la montagne et de la vallée, devenus ca- baretiers ou marchands, remuent ciel et terre pour éta- blir des chemins et des foires, à travers ce pays de prières et de recueillement. Ce lieu de saints pèlerinages est séparé de la vallée de Gier, par une montagne escarpée qui sert de berge au bas- sin houillier. Deux côtes arides sillonnent le flanc méridional de cette montagne; en les suivant on arrive droit au groupe de vingt à trente maisons blanches qui entourent la petite église, forment le village de Valfleury, et occupent la place de ces premiers arbres druidiques, où déjà les fils des vieux Celtes inscrivaient avec ferveur cet antique oracle depuis eux accompli : Virgini Pari tara? ! il