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307 kime sur la Triomphante entrée de très illustre dame madame Magdeleine de la Pioche[oucaud, espouse de haut et puissant sei- gneur, messire Just-Lois de Tournon, seigneur et baron dudict lieu, etc.Lyon, Jean Pillehotle, 1583, in 8°. Une fois libre de ses actions et maître de sa personne, Ho- noré se jeta dans le parti des Ligueurs, où il ne fut pas plus heureux qu'Anne d'Urfé. Au mois de février i595, il fut arrêté à Feurs, dans un conseil où il assistait en qualité de lieute- nant du duc de Nemours. Celui-ci mourut, la même année, dans la nuit du 15 août. Honoré d'Urfé, qui au sortir de la prison, était passé en Savoie, revint à Monlbrison, et se voua dès lors à la littérature, écrivant des Epitres morales, qu'il publia en 1598, et qui eurent les honneurs de huit édi- tions. Les Epitres ne passèrent point inaperçues dans le Fo- rez, où les actions de notre ligueur pouvaient être jugées. Un de ses contemporains, Marcellin Allard, de Saint-Etienne, publia une satyre inlilulée Gazette Françoise, dans laquelle il eut, ce semble, l'intention de critiquer non seulement la con- duite d'Honoré, mais encore celle de tous les personnages qui, pendant les derniers troubles, avaient joué un certain rôle dans le pays. En 1599, Jacques d'Urfé remit à Honoré lecomléde Château- neuf en Bresse, dans lequel étaientcomprislalerre etle château de Virieu-le-Grand, que celui-ci habitait parfois. Honoré ne larda guère à épouser, non point par amour, mais par intérêt cette Diane de Chaleaumorand, qu'Anne d'Urfé avait eue avant lui. Un mariage contracté dans des vues sordides, et pour ne pas laisser sortir de la maison d'Urfé les grands biens que Diane y avait apportés, ne pouvait être heureux et ne le fut pas. Diane qui avait six ou sept ans déplus que son nouveau mari, était malpropre., et toujours entourée de grands chiens, qui entretenaient dans sa chambre, et jusque dans son lit, une in- supportable saleté. Au bout de quelque temps, il se sépara de Diane., sans formalités légales toutefois, et s'il n'eût eu déjà recours deux fois au souverain pontife : la première, pour faire