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302 Bibliothèque royale. Une autre partie est allée enrichir la Bi- bliothèque de l'Arsenal (1). Les d'Urfé, comme toutes les grandes familles, contractè- rent d'illustres alliances ; il y en eut qui les affilièrent à la mai- son de Savoie et qui mirent dans leurs parchemins quelques titres de plus, spécialement celui de Lascaris, porté en premier lieu par Anne d'Urfé, sous Charles IX. Un peu plus tard, sous Henri III, au mois de mars 1578, la seigneurie d'Urfé fut éri- gée en comté. La Mure conduit jusqu'à l'an 1660 la généalogie des d'Urfé, etM. Bernard la mène à fin par quelques pages de conclusion, où il fait connaître, à défaut d'une descendance directe de la famille, une descendance par substitution, et cela va jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Là , comme nous l'avons dit, s'éteint le der- nier rejeton des Lascaris-d'Urfé, le marquis du Chasteïlet, qui, après avoir guerroyé en Amérique avecLafayelle, puis ré- digé avec Condorcet une affiche démocratique, fut victime des mouvements populaires qu'il avait secondés, et s'empoisonna au Luxembourg, pour éviter l'échafaud. M. Bernard observe que la maison d'Urfé disparut presque subitement au moment même où elle avait acquis le plus d'é- clat, et où le nombre de ses membres semblait devoir lui assurer un long avenir. D'autres maisons sont aussi tombées, et s'il faut regarder plus haut, que devenait un peu plus lard la brillante génération sur laquelle Louis XIV s'appuyait? L'aîné des fils du dernier d'Urfé devint évoque de Limoges, et mourut en odeur de sainteté dans son séminaire (30 juin 1695), après avoir employé tous ses biens au soulagement des pauvres. M. Bernard ajoute à la très longue nolice que le Gallia Chrisliana présente sur ce digne évêque, une particu- larité puisée à une source plus profonde, le Segraisiana. Jeune encore et poussé par son zèle religieux, Louis alla un jour mutiler les antiques statues de marbre qui ornaient le jardin (2) Ibid. png. 83.