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dit le Peloponesiaco, rapporta en n 5 4 , à son retour de
la Grèce, furent trois colonnes les plus glorieuses, de gra-
nité égyptien de la même nature et de couleur foncée;
deux de ces trois colonnes furent débarquées sur le port
de St-Marc ; la troisième tomba dans la mer par accident,
et, quelques efforts que l'on fit pour la ravoir, on ne put
pas parvenir à la retirer. Ces deux colonnes restèrent cou-
chées sur le bord de la mer jusqu'en wyl^. Le doge Sé-
bastien Ziani les fît alors élever sur la petite place de St-
Marc, appelée la Piacetta. Ce sont les mêmes que l'on voit
aujourd'hui surmontées l'une et l'autre d'un magnifique
chapiteau en bronze, supportant l'une, la plus grosse, le
lion de saint Marc, et l'autre la statue de saint Théodore
debout sur un crocodile, en bronze (1). Ces colonnes de
granité antique de grosseur et de hauteur légèrement
inégales, présentent le même type que celles d'Ainay. Le
granité en est de même nature, de la même variété, et
présente enfin le même galbe, le même aspect aux yeux de
l'observateur. L'on est obligé de reconnaître que les co-
lonnes de la Piacetta de Venise sont d'un granité brun à
gros grains (variété de siénite), qu'elles ont un poli impar-
iait; que la couleur brune qui les recouvre paraît résulter
d'une coloration par une peinture brune, qui aurait été
imprimée dans les interstices de la pierre, comme on
l'observe dans celles de l'église d'Ainay. A ces divers si-
 gnes de similitude et de commune origine, il faut ajouter
que l'une des deux colonnes granitiques que l'on voit à

  (1) S'il faut en croire l'histoire de Venise, ce fut un aventurier lombard,
du nom de Baratien, qui parvint à dresser les deux colonnes sur la place
où on les voit aujourd'hui, vers l'an 1172; c'est la même année où le pâtre
Benoit ou Benezet fondait le premier pont sur le Rhône, le pont d'Avignon >
entreprise qui lui valut, après sa mort, l'honneur de la canonisation.