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dont l'une en grec, à la tête desquelles sont gravées des co-
lombes, gracieux emblème du spiritualisme chrétien et de
l'immatérialité. Nous y avons vu aussi une antique colonne de
briques octogone, revêtue d'un stuc fort dur, pareil à celles
que l'on extrait de Pompéï, et quelques vieux marbres. L'an-
tique enceinte de la cité romaine a mérité notre attention, nous
avons suivi les restes des murs qui entouraient ses divers
quartiers, ceux de ses aqueducs, de ses temples, de son théâ-
tre et de son amphithéâtre, de son forum, de ses thermes,
de son arc triomphal, de son palais prétorien dont les ruines
assises sur le flanc de la montagne semblent braver à tou-
jours la puissance du temps. Au bas d'un ancien quartier ro-
main nommé Crappum aujourd'hui St-Just, s'élève, et com-
me si elle n'était faite que d'hier, une pyramide portée sur
quatre piliers formant arcade ; Est-ce un tombeau ? Est-
ce, au contraire, un obélisque placé sur la spina d'un cir-
que? Je pose la question sans prétendre la résoudre en ce
moment. Mais le monument romain qui a lui seul doterait le
musée d'un royaume, et que possède la ville de Vienne,
c'est une vaste ou plutôt deux vastes mosaïques découvertes
dans un champ situé au sud delà cité, où jadis avait dû exister
un palais ou un édifice public. La parfaite conservation
de la couleur, la parfaite disposition des cubes, la beauté,
des dessins, la grandeur de l'œuvre, tout cela rend ces mo-
saïques belles parmi celles qui existent encore. La plus grande
 des deux de forme rectangulaire offre quarante-quatre com-
partiments entourés d'une frise ou guirlande ornée. Des ro-
saces, des dessins historiés ou bien formés, par des lignes
d'intersection tracées au compas, lignes dont l'art ogival a
par la suite tant usé, les remplissent de leurs brillantes cou-
leurs. Le principal tableau semble représenter le désarme-
ment d'Hercule, tandisque du haut de l'Olympe, regar-
dent les dieux étonnés. La plus petite mosaïque contient
trente-deux compartiments où se trouvent des losanges, des
têtes de Bacchus couronnées de pampre, et de Cybèle couron-
 nées de tours (1).

   (1) Voici de nouveaux détails sur ces mosaïques et l'explication ingénieuse
qu'en donne le Rhône :
   Ce qui mérite une attention toute particulière , c'est la superbe mosaïque
trouvée dans un champ de M. Coudamin, elqui n'a été entièrement déchargée
de la terre dont elle était recouverte que pour l'arrivée du Congrès. Celte
pièce, d'un mérite supérieur à tout ce que nous possédons en ce genre, soit