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266 dont l'une en grec, à la tête desquelles sont gravées des co- lombes, gracieux emblème du spiritualisme chrétien et de l'immatérialité. Nous y avons vu aussi une antique colonne de briques octogone, revêtue d'un stuc fort dur, pareil à celles que l'on extrait de Pompéï, et quelques vieux marbres. L'an- tique enceinte de la cité romaine a mérité notre attention, nous avons suivi les restes des murs qui entouraient ses divers quartiers, ceux de ses aqueducs, de ses temples, de son théâ- tre et de son amphithéâtre, de son forum, de ses thermes, de son arc triomphal, de son palais prétorien dont les ruines assises sur le flanc de la montagne semblent braver à tou- jours la puissance du temps. Au bas d'un ancien quartier ro- main nommé Crappum aujourd'hui St-Just, s'élève, et com- me si elle n'était faite que d'hier, une pyramide portée sur quatre piliers formant arcade ; Est-ce un tombeau ? Est- ce, au contraire, un obélisque placé sur la spina d'un cir- que? Je pose la question sans prétendre la résoudre en ce moment. Mais le monument romain qui a lui seul doterait le musée d'un royaume, et que possède la ville de Vienne, c'est une vaste ou plutôt deux vastes mosaïques découvertes dans un champ situé au sud delà cité, où jadis avait dû exister un palais ou un édifice public. La parfaite conservation de la couleur, la parfaite disposition des cubes, la beauté, des dessins, la grandeur de l'œuvre, tout cela rend ces mo- saïques belles parmi celles qui existent encore. La plus grande des deux de forme rectangulaire offre quarante-quatre com- partiments entourés d'une frise ou guirlande ornée. Des ro- saces, des dessins historiés ou bien formés, par des lignes d'intersection tracées au compas, lignes dont l'art ogival a par la suite tant usé, les remplissent de leurs brillantes cou- leurs. Le principal tableau semble représenter le désarme- ment d'Hercule, tandisque du haut de l'Olympe, regar- dent les dieux étonnés. La plus petite mosaïque contient trente-deux compartiments où se trouvent des losanges, des têtes de Bacchus couronnées de pampre, et de Cybèle couron- nées de tours (1). (1) Voici de nouveaux détails sur ces mosaïques et l'explication ingénieuse qu'en donne le Rhône : Ce qui mérite une attention toute particulière , c'est la superbe mosaïque trouvée dans un champ de M. Coudamin, elqui n'a été entièrement déchargée de la terre dont elle était recouverte que pour l'arrivée du Congrès. Celte pièce, d'un mérite supérieur à tout ce que nous possédons en ce genre, soit