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   Voilà, Messieurs, bien sommairement et bien imparfaite-
 ment, sans doute, l'exposé du travail archéologique que
 nous avons fait.
   Nous suppléerons à la lacune qu'a laissé M. Branche en
reproduisant ce que le Censeur a écrit sur les deux pérégri-
nations faites par la section industrielle et la section géolo-
gique.
   La manufacture de draps de M. Badin, que nous devons
mentionner en premier lieu parmi les établissements visités
par la section industrielle, et pour l'examen desquels il faut
regretter que le congrès n'ait eu à consacrer que de rapides
instants, est un des ces établissements qui font parfaitement
comprendre la supériorité productive des machines et l'éco-
nomie de forces et de temps qui résultent de leur application
générale aux choses du travail et de l'industrie. Là, comme
dans tous établissements analogues, pour la confection des
produits manufacturés, l'emploi de la main de l'homme est
pour ainsi dire réduit à sa plus simple expression ; vous voyez
la laine passer des chaudières de teinture dans les cardes, des
cardes dans les métiers à filer, de la filature aux métiers à

sous le rapport de la dimension, soit sous celui du travail, aurait droit à une
description très délaillée qu'il n'est pas possible de donner ici, toutefois nous
dirons que la grandeur est de dix mètres sur six ; qu'elle est divisée en
compartiments carrés de soixante cinq centimètre?, entremêlés de ronds et de
losanges comme on en voit dans beaucoup de mosaïques. Les ornements,
couronnes, enroulements, rinceaux sont d'une pureté de goût, d'une grâce
de dessin, d'un éclat de couleurs, d'une perfection d'exécution qui surpas-
sent de beaucoup les mosaïques, d'ailleurs très belles, que nous avons à
notre musée.
   On comprendra la finesse de l'ouvrage, dans les compartiments du milieu,
quand ou saura que les dés ou cubes dont ils sont composés n'ont pas plus
 de deux millimètres. Le compartiment du centre représente un chien en-
touré de blanches colombes. A droite et à gauche sont deux grands tableaux
dont l'un a exercé la sagacité des membres du congrès, et qui a été expliqué
par un membre de l'Académie de Lyon, M. Grandperret, et par M. Thierriat
d'une manière qui a reçu l'assentiment de M. le sous-préfet, de M. Delorme,
et de toutes les autres personnes présentes. La force vaincue par le vin et la
volupté, tel est le sujet de ce tableau allégoripue où l'on voit Hercule ivre
et déclassant au milieu de bacchantes dont les unes cherchent à lui ôter sa
massue qu'il tient de la main gauche, tandis qu'une d'elles, excitée par Si-
lène, lui passe ia main sous le menton et donne à l'autre une direction qu'un
reste de pudeur, chez le héros, lui fait détourner de la main droite. Une
foule de bacchantes armées de thyrscs aux bandelettes de toutes couleurs
remplissent le fond du tableaux et regardent en riant la dernière résistance
d'Hercule. Toute celte composition est merveilleusement entendue, et exé-
cutée d'une façon telle qu'on peut l'envisager comme un tour de force de
mosaïste.