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265 tout entier à vos souvenirs, à vos impressions ; vous vous rappellerez, j'en suis sûr, toutes ces diversités de style, toutes ces nuances archilectoniques. L'église, sortie du système r o - man , en conserve encore le caractère dans les basses parties de sa grande nef et dans ses deux nefslatérales. A mesure que l'on s'avance vers l'abside, le style ogival reparaît dans toute sa splendeur et nous pouvons déterminer l'origine de cette par- tie au XIII e siècle ; puis on descend par degrés successifs jus- qu'au style du XVI e , soit dans quelques portions murales, soit dans les verrières. Mais la plus belle expression du sys- tème ogivique se retrouve dans celte cathédrale sur le portail. Le XVe siècle y a déposé tout le luxe de son ornementation, de sa statuaire et de sa symbolique; il est à regretter cepen- dant que les pierres qui les composent soient d'un grain tendre, friable et deviennent chaque jour de plus en plus frustes. Spectacle aussi étrange qu'intéressant! Ce monument rappro- che les styles les plus disparates, le roman et l'ogival, dans leurs produits les plus gracieux; rappelez-vous le portail, et en même temps les charmantes galeries romanes qui se dé- ploient sur la frise de la muraille extérieure du nord. Le symbolisme chrétien y trouve encore une large place, toutes les sculptures du portail, la frise intérieure de l'abside for- mée en incrustations de marbre blanc dans un ciment rouge, la vieille chaire archiépiscopale, curieux monument liturgi- que , les deux tombeaux en marbre qui se trouvent à l'ouest vers l'entrée. Nous mentionnerons seulement la forme ovale de l'ange de l'un d'eux, et sur sa paroi la représentation au trait de deux paons mangeant des raisins. Emblème de l'immortalité chrétienne et de la vie éternelle. Après les monuments religieux du moyen-âge, nous som- mes remontés, Messieurs, dans les temps antiques et par la pensée, et par la vue ; nous avons même été obligés de nous rappeler que ces temps avaient disparu sans retour, car ce passé puissant a laissé là de si fortes traces, que dans la ville moderne, la vieille cité gallo-romaine semble vivre encore. Nous avons visité le musée établi dans un ancien temple d'Auguste et de Livie, édifice qui, malgré les dévasta- tions barbares , la conversion en église qu'en fil le XIII e siècle , conserve la splendeur de sa primitive beauté. Les monuments qu'il renferme ont été spécialement et très bien décrits par M. Delorme, son conservateur; nous y ren- voyons le lecteur; seulement nous vous ferons remarquer qu'il existe plusieurs inscriptions chrétiennes gallo-romaines