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c'était graver une crminelte sur un tombeau ; et de là ces
figures d'erminettesà la tète et à la suite des inscriptions mor-
tuaires.
   Tel est le résumé le plus clair du système de Lebcuf ; il l'ap-
puie de preuves nombreuses et diffuses selon son habitude.
Cependant deux difficultés subsistent : on demandera pour-
quoi des tombeaux en Italie portent une figure de Yascia sans
inscription, et comment il serait arrivé qu'une superstition
payenne eût été adoptée par des chrétiens ? puisqu'il y a des
tombeaux qui ont certainement appartenu à ces derniers et
qui portent la formule et la figure de Yascia?
   On pourrait d'abord répondre à cette seconde objection
qu'il était facile aux chrétiens de détourner en un sens con-
forme à leur croyance la formule sub ascia et la figure qui
l'accompagne : l'une rappelant la protection de Dieu, et l'autre
le repos clans l'immortalité. On pourrait encore ajouter qu'il
n'est pas sans exemple que des superstitions païennes se soient
longtemps continuées parmi les chrétiens, soit qu'ils en aient
 connu ou ignoré l'origine. Tel était l'usage, pendant le moyen-
âge et dans certaines contrées de la France, de mettre une
pièce de monnaie dans la bouche du défunt ; usage évidem-
ment payen qui indique un droit de naulage que l'on se figu-
rait dû par les morts.
    Pour lever la première objection, peut-être on y parvien-
 drait jusqu'à un certain point, si l'on prouvait que la coutume
 de sculpter Yascia sur les tombeaux est originaire de l'Italie,
 et de là s'est répandue dans la Gaule. Un passage de Varron
 conservé par saint Augustin (1) peut nous mettre sur la voie.
 Le savant Romain dit que l'on donne trois dieux aux accou-
 chées pour les garder de peur que le dieu Sylvain ne les tour-
 mente la nuit. Et pour signifier ces trois dieux, trois hommes
 font la ronde autour du logis et frappent d'abord le seuil de
 la porte d'une cognée., ensuite d'un pilon, et enfin le nettoient

  ( i ; Cili de Vieil, 1. C, c. 0.