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217 avec un balai, afin que les emblèmes de l'agriculture empê- chent Sylvain d'entrer. Ceux qui s'occupent de mythologie savent que Sylvain s'identifiait avec Pan. Tous deux étaient des divinités champêtres ordinairement bienfaisantes, quel- ques fois cependant elles devenaient malfaisantes par leur apparition subite qui inspirait une terreur panique et mor- telle. De nombreuses inscriptions en l'honneur du dieu Syl- vain se rencontrent dans l'Italie; quelques-unes en Provence, à Feurs, à Genève et en Suisse, précisément dans les seules contrées où se trouve Vascia. Ces inscriptions attestent que le culte de Sylvain s'était répandu au loin. Il ne serait pas très invraisemblable de penser que des Romains mus par une su- perstition particulière, ayent employé la hache ou le marteau, etc., comme une espèce de talisman pour empêcher les mânes des défunts d'être épouvantés par Sylvain ou Pan. D'Italie, celte superstition aurait passé dans une partie de la Gaule où elle se serait facilement alliée aux attributs du dieu Esus. En effet, voici comment Esus est figuré dans les bas-reliefs trou- vés en 1711, en fouillant dans l'église de Notre-Dame de Pa- ris. Le dieu a le bras droit nu pour pouvoir agir plus libre- ment, et tient une hache élevée dans la posture d'un homme qui en décharge un coup sur l'arbre qui est en face de lui. Par une autre coïncidence singulière, le dieu Sylvain est re- présenté sur plusieurs monuments comme l'Esus de nos au- tels druidiques (1). Je n'ai hasardé celte conjeclure que pour avoir l'occasion de faire quelques rapprochements nouveaux. Peut-être comme beaucoup d'autres pourront-ils servir un jour à donner une explication définitive, basée sur la découverte d'un monument plus détaillé q-ue ceux que nous connaissons. En attendant, comme il est difficile à l'esprit humain de rester en suspens, je vais terminer celte notice en exposant l'hypothèse qui me paraît la plus vraisemblable. L'archéologie, ainsi que les (S) illc'm, de l'Aead. celtiq., t. 1, p . 1 5 8 .