Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                215
 deux points essentiels: 1° que le mot ascia, chez les anciens
 auteurs latins, n'a jamais voulu dire autre chose qu'une ha-
 che; 2° que les figures jointes à ce mot ne représentent pas
 toujours une hache, mais très souvent un marteau, une houe,
 un pic, une ancre, etc.-, c'est ce qui ressort évidemment du
 recueil des empreintes gravées dans sa dissertation. Noire au-
 teur réduit toutes ces figures à deux : ce sont ou des ancres
 ou des instruments tranchants (des haches, etc. ). Passant en-
 suite à l'explication de la formule, il prétend qu'il n'y a au-
 cune liaison nécessaire entre la figure sculptée et l'inscription
sub ascia dedicavit : puisque bon nombre de monuments pré-
 sentent l'une sans l'autre. En effet, les pierres sépulcrales
trouvées en Italie présentent l'ascia gravé sans la formule,
tandis que dans les provinces en deçà de la Loire, à Tienne, à
Lyon surtout, on trouve les paroles jointes à la représentation
de l'ascia. Suivant Lebeuf, ce mot ascia est celtique à la ter-
minaison près qui est latine : as ou es (Esus) veut dire Dieu,
et sci, protection. Lorsque les Romains devinrent maîtres de
la Gauleet y firent pénétrer leurs pratiques religieuses, un des
côtés du caractère des indigènes était le mépris de la mort et
de la sépulture. Pour eux, un tombeau n'était rien, pour les
Romains, c'était un autel sur lequel on faisait des libations
et des sacrifices à l'ame du défunt. Dans l'intention d'inspirer
au peuple gaulois du respect pour ces monuments, on y fit gra-
ver qu'ils étaient sub ascia; ce mot d'autant plus intelligible
aux Gaulois qu'il était tout celtique, mettait un tombeau sous
la sauvegarde du dieu qu'ils adoraient. Une ancre gravée sous
des formes diverses y fut souvent jointe : elle était le symbole
du repos chez les anciens. Quelquefois on représenta le ferre-
ment dont usaient les Gaulois pour cerner la terre autour de
la verveine sacrée lorsqu'ils voulaient la cueillir et l'employer
aux aspersions funéraires. Dans la suite du temps, plusieurs de
ceux qui érigèrent des tombeaux ne connaissant plus l'ascia
que par le sens que lui donnaient les Latins pour signifier
une hache ou erminette s'imaginèrent que dedicare sub asri"