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très heureusement par qui est descendu aux enfers. Aucune
épithète, en effet, placée dans l'inscription d'une sépulture
chrétienne ne pouvait mieux convenir au nom symbolique
du Christ que celle qui rappelle sa victoire sur la mort. Une
autre particularité qui trouve ici sa place, c'est que, suivant
l'abbé Lebœuf, c'est un acrostiche dont les vers étaient attri-
buas aux Sybilles, qui donna lieu de découvrir ce fait que
(X0u; chez les premiers chrétiens, désignait Jésus-Christ.
Ce mot, dit-il, fut considéré comme la réunion des initiales
de cinq autres mots; « et le Sauveur fut nommé c/jvi par les
« Pères grecs, Piscis par les Pères latins, qui, les uns et les
« autres dirent sur cela des choses ingénieuses.... Enfin on
 « en vint à graver un poisson sur les sépultures des chrétiens
pour marque de leur christianisme. »
   Ce trait du Recueil de divers écrits pour servir d'éclaircis-
sement à Vhisloire de France et de supplément à la notice des
Gaules (1), me donne lieu de remarquer que si l'acrostiche
dont parle l'abbé Lebœuf était une inscription, il serait en
opposition avec l'assertion de l'auteur des opuscules qui,,
page 7, s'exprime ainsi : « Quoiqu'on ait pu dire, je ne con-
« nais absolument aucune inscription (autre que celle trou-
« vée près d'Aulun),qui soit réellement acrostiche, soit chez
« les Grecs, soit chez les Romains. » J'ajoute que l'observation
de M. Lebœuf, qui rapporte aux Sybilles l'acrostiche où se
trouve le mot r/9u;, nous fait comprendre que ce symbole
remonte à une très haute antiquité, c'est-à-dire aux pre-
miers temps du christianisme.
   Nous devons regretter que l'auteur se soit borné à nous
dire que l'inscription qu'il a lâché d'expliquer a été récem-
ment découverte. Pourquoi ne nous a-t-il rien dit du temps
précis où elle a été trouvée? des interprétations plus ou

  (1) Page 574.