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glis, dit: « A tyrannis et ethnicis imperaloribus prohibitum
erat Christum profiteri, et nomen suum proferre ; quare
finxerunt nomen tyjv; quo Christum vocarent (1). »
   Il est donc reconnu que le poisson figuré sur un monu-
ment des premiers temps du christianisme, ou employé dans
une inscription, n'est qu'un emblème dont se servaient les
chrétiens pour voiler le nom du Christ aux yeux des profanes ;
et je ne vous ai exposé qu'une partie des exemples que j'avais
sous la main. Par conséquent, l'auteur des opuscules n'a
pas le mérite d'avoir un des premiers proposé cette explication
du mot r/Ous; il n'en a pas même la prétention, puisqu'il
cite les auteurs qui la lui ont fournie, entr'autres le respec-
table M. Belloc, que la ville de Bourg a perdu, il y a peu
de temps, et dans l'ouvrage de qui j'ai pris les lignes que
j'ai eu l'honneur de vous rapporter. Quoi donc appartient
en propre à l'auteur? le voici, ce me semble; ou du moins,
voici ce qui lui assigne un rang parmi les amateurs de l'an-
 tiquité.
   Une inscription grecque a été récemment trouvée près
d'Autun, dans un lieu qui fut, sans doute, un cimetière à
l'usage des premiers chrétiens. Cette inscription, dont plu-
sieurs mots avaient été effacés par le temps, et qui est évi-
demment chrétienne, puisqu'elle rappelle les principaux mys-
tères de notre foi, présente le mot trois fois répété i%evç qui
ne peut y être que comme symbole ou emblème; et la décou-
verte de ce monument précieux pourrait Être une nouvelle
preuve de l'explication que vous venez d'entendre, si ce fait
avait besoin de nouvelles démonstrations. L'auteur de l'opus-
cule s'est efforcé de restituer quelques mots et un certain nom-


    (I) Voir: La Vierge au poisson de Raphaël. Explication nouvelle de ce ta-
 bleau par M. Belloc, 1833).