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198 glis, dit: « A tyrannis et ethnicis imperaloribus prohibitum erat Christum profiteri, et nomen suum proferre ; quare finxerunt nomen tyjv; quo Christum vocarent (1). » Il est donc reconnu que le poisson figuré sur un monu- ment des premiers temps du christianisme, ou employé dans une inscription, n'est qu'un emblème dont se servaient les chrétiens pour voiler le nom du Christ aux yeux des profanes ; et je ne vous ai exposé qu'une partie des exemples que j'avais sous la main. Par conséquent, l'auteur des opuscules n'a pas le mérite d'avoir un des premiers proposé cette explication du mot r/Ous; il n'en a pas même la prétention, puisqu'il cite les auteurs qui la lui ont fournie, entr'autres le respec- table M. Belloc, que la ville de Bourg a perdu, il y a peu de temps, et dans l'ouvrage de qui j'ai pris les lignes que j'ai eu l'honneur de vous rapporter. Quoi donc appartient en propre à l'auteur? le voici, ce me semble; ou du moins, voici ce qui lui assigne un rang parmi les amateurs de l'an- tiquité. Une inscription grecque a été récemment trouvée près d'Autun, dans un lieu qui fut, sans doute, un cimetière à l'usage des premiers chrétiens. Cette inscription, dont plu- sieurs mots avaient été effacés par le temps, et qui est évi- demment chrétienne, puisqu'elle rappelle les principaux mys- tères de notre foi, présente le mot trois fois répété i%evç qui ne peut y être que comme symbole ou emblème; et la décou- verte de ce monument précieux pourrait Être une nouvelle preuve de l'explication que vous venez d'entendre, si ce fait avait besoin de nouvelles démonstrations. L'auteur de l'opus- cule s'est efforcé de restituer quelques mots et un certain nom- (I) Voir: La Vierge au poisson de Raphaël. Explication nouvelle de ce ta- bleau par M. Belloc, 1833).