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créé par Dieu contenant en lui-même le germe de toutes
les évolutions, de toutes les métamorphoses qu'il devait ac-
complir dans la suite des temps. Car il ne faudrait pas croire
que Dieu, pour accomplir l'œuvre de la création, se soit mis
plusieurs fois à l'ouvrage, il ne faudrait pas croire qu'il se
soit repris à différentes fois pour créer les êtres qui peuplent
ce monde. Tout ce qui a été, tout ce qui est, tout ce qui
sera dans l'univers découle d'un acte unique de la volonté
loute puissante du créateur. Croire que Dieu a eu besoin
de reloucher, de compléter son ouvrage, croire qu'il a créé
d'abord une chose, puis qu'il est intervenu de nouveau pour
créer une autre chose, c'est porter atteinte à la sagesse et à
la toute puissance de Dieu. Bonnet rejette donc bien loin, et
selon nous avec raison, l'hypothèse des créations successives,
comme indigne de la souveraine perfection de Dieu. Ainsi,
la création sortant des mains de Dieu a été comme un germe
qui, par son développement naturel, a produit et doit pro-
duire encore tout ce qui se produira jamais dans l'univers.
Les âmes, unies à des corps, se sont développées en même
temps que les corps, et les corps se sont développés en même
temps que les âmes par suite d'une virtualité mise en
eux par le Créateur, et de même que l'animal du globe pri-
mitif contenait en lui le germe de l'animal du globe actuel,
de même l'animal actuel contient le germe de l'animal
futur, comme, pour en revenir à une comparaison qu'affec-
tionne Charles Bonnet, la chenille contient en elle le germe
du papillon en lequel elle doit se métamorphoser un jour.
Mais par une loi de perfectibilité chaque être animé étant
destiné à s'élever sans cesse dans l'échelle des êtres, Bonnet
considère les animaux comme étant aujourd'hui dans l'état
d'enfance, et il espère qu'ils parviendront peut-être un jour
à l'état d'êtres pensants. Il espère qu'en vertu de cette per-
fectibilité dont l'animal est doué, il s'élèvera un jour jusqu'Ã