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189 la connaissance et à l'amour de celui qui est la source de fa vie. Dans ce grand rêve de perfectibilité, Charles Bonne! comprend les plantes elles-mêmes, et conjecture que les plantes, comme certains phénomènes semblent l'indiquer, sont des êtres sensibles, et par conséquent ont une ame. Si les plantes ont une ame, cette ame, comme celle des ani- maux, ne peut-elle pas être attachée à un germe indestruc- tible, renfermant en puissance des organes nouveaux dont le développement élèvera d'un degré la plante dans l'échelle des êtres. De même que l'animal pourra s'élever un jour jusqu'à l'humanité, jusqu'à la connaissance de Dieu, de même Bonnet n'hésite pas à conjecturer que la plante pourra un jour s'élever jusqu'à l'animalité. Dans cette magnifique hypothèse de Charles Bonnet tous les êtres de la nature forment une progression qu'aucune lacune n'interrompt. L'existence future de chacun de ces êtres se relie à leur existence passée, leurs évolutions, leurs métamorphoses s'enchaînent naturellement les unes aux autres, et ne troublent en rien les rapports qui les unissent entre eux. Mais si les rapports des différents êtres dont cette progression se compose ne changent pas, celte progression elle-même dont tous les termes sont soumis à une plus grande perfectibilité, tend à se rapprocher sans cesse de la perfection infinie de celui dont elle émane. 11 y a un avan- cement perpétuel de tous les êtres vers une perfection plu» grande. A chaque évolution nouvelle, chaque être s'élève d'un degré, et le dernier terme de la progression, l'être plus parfait de tous les êtres créés, s'approche d'un degré de plus de la perfection souveraine. « Il y aura, dit Bonnet, un flux perpétuel de tous les indi- vidus de l'humanité vers une plus grande perfection ou un plus grand bonheur, car un degré de perfection acquis conduira par lui-même à un autre degré, et parce que la distance du-