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m longtemps est mal à propos placée en dehors des lois qui ré- gissent les autres communes de France, la ville de Bordeaux quia mis son octroi en ferme, mode ordinairement plus pro- ductif mais justement considéré comme plus vexatoire pour les citoyens, et enfin la ville de Versailles qui trouve dans le séjour sans cesse renouvelle d'un grand nombre d'étrangers un supplément de consommateurs favorable à l'accroissement du produit de son octroi, on reconnaît que ce mode d'impôt donne aux villes mentionnées dans ce tableau un revenu com- munal qui varie de 15à 9fr. par tête d'habitant. Mais ces villes sont les plus populeuses de France, et, à ce titre, elles ont le fâcheux privilège d'être soumises à des taxes d'oclroi plus élevées et d'avoir ainsi un revenu plus considérable. Les villes d'une importance inférieure subissent généralement des taxes bien moindres, et par cette raison même elles possèdent un moindre revenu. Cette différence relative dérive d'ailleurs de l'organisation même des faits. Les octrois sont établis, en effet, pour fournir aux villes des ressources finan- cières proportionnées avec les dépenses que ces villes doivent supporter. Or, moins une ville est importante, plus elle est exempte de certaines dépenses obligatoires pour les villes d'un ordre supérieur. Dès lors elle n'a pas besoin de recettes relatives aussi considérables ; et comme ces receltes sont prin- cipalement alimentées par l'octroi, c'est-à -dire par les charges d'un impôt exceptionnel, elle s'empresse de réduire au plus bas chiffre possible les taxes dont cet impôt se compose. Le revenu des communes diminue donc ainsi à mesure que l'im- portance ou la population de ces communes sont moindres, et il descend de manière à établir une échelle de proportion décroissante longuement graduée, depuis la capitale qui reçoit de son octroi 22 millions de revenus, jusqu'au chétif village qui, libre de taxes municipales, n'a que 50 fr. de recettes an- nuelles à son budget. Le tableau ci-après forme le complément nécessaire du ta- bleau qui précède. II présente le relevé sommaire, d'après le 10